N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Aluminium, perspectives d'avenir publié dans notre édition du mois d'octobre.
SAGUENAY – L’aluminium constitue un matériau d’intérêt dans le cadre de la transition environnementale, selon AluQuébec. Sa durabilité et sa légèreté, en plus de sa recyclabilité, sont notamment des atouts pour renforcer son utilisation dans plusieurs secteurs économiques.
Selon le président-directeur général d’AluQuébec, François Racine, le métal gris « constitue un matériau de choix pour décarboner la planète, dans un contexte de recyclage maximal, d’allégement de poids et de durabilité. Par rapport à d’autres matériaux, l’aluminium permet de réduire l’empreinte carbone de plusieurs produits ».
Le PDG estime que l’usage de l’aluminium pourrait être renforcé dans certains domaines, comme le Bâtiment et la construction, les Infrastructures et ouvrages d’art ou le Transport, pour lesquels l’organisme a mis sur pied des chantiers. « C’est un métal qui, normalement, ne se corrode pas lorsqu’il est utilisé de la bonne façon. […] Dans un contexte de développement durable, il est de plus en plus considéré, parce qu’il demande très peu, sinon aucun entretien », souligne François Racine.
L’organisme a réalisé plusieurs études d’impact environnemental et analyses comparatives de coût total de possession en lien avec la construction d’infrastructure en aluminium, ce qui lui permet de constater que ce matériau se classe très bien dans ce type d’évaluation.
« Dans une politique d’achat qui cible seulement le plus bas soumissionnaire, on va acquérir un produit moins cher, mais qui va souvent durer beaucoup moins longtemps. Nous faisons beaucoup d’efforts pour sensibiliser les donneurs d’ordres au fait que l’aluminium va parfois être plus onéreux à l’achat, mais que sur la durée de vie du produit, ça va revenir beaucoup moins cher », précise M. Racine.
Recyclage et valorisation
L’autre avantage du métal gris, c’est qu’il est recyclable. En effet, selon une statistique présentée sur le site Web d’AluQuébec, 75 % de l’aluminium produit depuis l’invention du procédé Hall-Héroult en 1886 est toujours en utilisation. Le recyclage de ce matériau requiert par ailleurs seulement 5 % de l’énergie nécessaire à son raffinement primaire à partir du minerai. Cela fait de la revalorisation de l’aluminium un enjeu fondamental à l’intérieur de l’industrie, qui tente comme plusieurs autres secteurs de réduire son empreinte écologique.
François Racine croit qu’il faut accroître la récupération et la valorisation du métal gris à l’intérieur de la province. Selon lui, cela permettrait de diminuer les besoins en aluminium primaire. « On cherche à maximiser les taux de recyclage et réaliser cette tâche de plus en plus localement. Des infrastructures de recyclage d’aluminium efficaces rendraient son usage plus écologique que d’autres types de matériaux. La refonte de ce métal a une plus faible empreinte carbone que la production d’aluminium primaire. Pour l’industrie au sens large, c’est tout à fait logique d’optimiser sa réutilisation », explique le PDG d’Alu-Québec, qui a mis sur pied un chantier réunissant les différents acteurs de la chaîne aluminium ainsi que les intervenants du secteur de la récupération.
Bien qu’il y ait déjà des entreprises qui œuvrent dans le domaine du recyclage du métal gris, dont Sotrem-Maltech, il reste encore de la place pour développer ce marché au Québec. « Les grands producteurs comme Rio Tinto s’y intéressent. C’est un signe que l’avenir est là. On voit un repositionnement à l’échelle planétaire. Il y a de l’espace pour des entreprises qui ont l’expertise et les connaissances en métallurgie », affirme M. Racine.
Une culture aluminium
Afin de maximiser l’usage du matériau, AluQuébec, qui célèbre ses 10 ans le 21 octobre, s’affaire à développer et à intensifier une culture aluminium dans la province. « Nous pensons que plus il va y avoir de personnes qui vont bien connaître l’aluminium, plus elles vont être à l’aise de concevoir des pièces et des produits qui l’utilisent », estime François Racine.
Cela passe notamment par la promotion de l’utilisation du métal gris, mais également par la sensibilisation des professionnels et des futurs professionnels à ce sujet. « Plusieurs d’entre eux sont peu familiers avec l’aluminium ou y ont été peu exposés dans leur travail. C’est ce qu’on cherche à changer en mettant en place différentes initiatives », indique M. Racine.