Guy Bouchard
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Guy Bouchard

ALMA - Après avoir connu un succès important avec ses véhicules électriques destinés aux alumineries et avoir doté l'aéroport de Calgary de navettes de transport de passagers sur mesure, le PDG de Kargo, Pierre Dion, estime que son entreprise almatoise est prête pour un autre défi. Inonder les municipalités du  Québec de véhicules utilitaires VBV sera le but aussitôt que le ministère des Transports donnera son aval à l'immatriculation de ces nouveaux utilisateurs de la route.

Plusieurs milliers de véhicules

Le VBV est un acronyme qui signifie véhicules à basse vitesse et qui confirme que celui-ci est doté d'un ensemble de caractéristiques, d'équipements et qu'il répond à des règles précises (voir encadré) qui lui permettent de circuler dans certaines zones des voies publiques. Précisons qu'au cours de ses premières années d'opération, l'équipe de Kargo a réalisé, dans son usine d'Alma, la production de quelque 130 véhicules électriques, constitués presque à 100% d'aluminium et destinés à circuler spécifiquement sur le plancher des usines de plusieurs producteurs mondiaux du métal gris.

Se conformer aux normes de la SAAQ

Toutefois, au cours des derniers mois, la production des ateliers almatois a été presque entièrement dédiée au montage de vingt navettes électriques d'une capacité de dix passagers, destinées à l'aéroport de Calgary. Selon le PDG de Kargo cette commande spéciale a monopolisé la production, mais n'a toutefois pas empêché l'entreprise de transformer de façon importante et d'améliorer ses véhicules originaux pour les rendre conformes aux normes de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). L'objectif est de s'attaquer un tout nouveau marché, beaucoup plus important, soit celui des services municipaux québécois, mais également ceux des autres régions du Canada dont le potentiel est de plusieurs milliers d'unités.

Il s'agissait d'un défi de taille pour l'entreprise régionale puisque la mise aux normes de la SAAQ, qui sont en cours d'approbation, s'appuie sur de nombreuses règles, principalement axées sur la sécurité des passagers. D'ailleurs depuis mars 2010, Kargo fait partie d'un groupe restreint de cinq fournisseurs qui ont participé au projet pilote de la SAAQ pour étudier l'utilisation des VBV dans un milieu contrôlé et sécuritaire qui permet de recueillir des données pour pouvoir éventuellement autoriser ces véhicules de façon permanente.

La décision du ministre des Transports attendue

Ne manque que l'aval de Transports Québec pour permettre à Kargo de répondre aux demandes des villes du Québec. Selon Pierre Dion, le temps presse puisque de nombreuses municipalités veulent se doter de ces véhicules écologiques. « De 25 à 30 villes nous ont contactés dans les derniers mois pour nous manifester leur intérêt, mais on ne peut pas répondre à leur demande tant que le ministère des transports ne donne son OK... Si le VBV décolle, on peut répondre à la demande », a lancé l'homme d'affaires.

L'usine d'Alma occupe une surface de quelque 7000  pieds carrés et cinq personnes y travaillent actuellement. Des gabarits de montage versatiles ont été créés pour permettre  d'assembler précisément et rapidement les véhicules qui seront éventuellement commandés. Pierre Dion précise que le nombre de ressources humaines pourrait grimper rapidement en cas de demandes importantes. Il explique d'ailleurs que les ateliers ne réalisent que l'assemblage des Kargo. L'ensemble des pièces d'aluminium requises pour réaliser le véhicule est fourni par des sous-traitants presque exclusivement de la région.

Une entreprise familiale

Au moment de l'entrevue, le fils de Pierre Dion, Samuel, qui est responsable de l'atelier, confirme les dires du paternel et selon lui, tout est prêt pour que la nouvelle version du Kargo prenne son envol. « On a mis beaucoup d'effort pour faciliter l'assemblage du véhicule. On n'est plus artisanal et notre organisation et nos installations ont la flexibilité pour livrer. Le Kargo c'est maintenant un gros casse-tête facile à assembler », assure-t-il. Charles Étienne, l'autre fils du fondateur, travaille également pour l'entreprise sœur de Kargo, Precicad, qui s'occupe du développement des produits. Pierre Dion rêve que son autre garçon Jean-Philippe, qui a embrassé la carrière militaire, vienne un jour se joindre à l'entreprise familiale. Inf:kargo-ev.com

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