Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Une nouvelle force économique émerge au Saguenay-Lac-Saint-Jean » publié dans notre édition du mois de septembre.

SAGUENAY – Notre région est forte d’entreprises qui se spécialisent dans la fabrication d’équipements industriels. Les grands donneurs d’ordres du Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ) peuvent compter sur le savoir-faire de ces entrepreneurs. Les équipementiers représentent une part importante de notre économie et comme pour les autres secteurs d’activités, ils font face à de nombreux défis.

Un équipementier est une entreprise qui propose une solution qu’elle a développée et qu’elle produit en série pour divers clients dans un secteur donné. Dans la région, c’est sans surprise qu’un grand nombre d’équipementiers évoluent dans le secteur de l’aluminium. « L’aluminium et la forêt ont été un moteur pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ils ont permis de stimuler la débrouillardise des gens d’ici et de générer sur notre territoire une multitude d’entreprises. Toutefois, pour notre pérennité, il faut constamment chercher à diversifier notre économie », explique Marie-Jeanne Bonneau, directrice Développement chez Dodec et administratrice à Alliage 02.

En effet, diversifier l’économie de la région est essentielle pour nos équipementiers. Dépendre d’un secteur unique peut mener à des complications lorsqu’une décision politique est prise comme nous avons pu l’observer par l’imposition d’une nouvelle taxe de 10 % sur l’aluminium canadien par Washington. « Les grands projets peuvent être une partie de la solution parce qu’ils ouvriraient vers de nouveaux secteurs et apporteraient des opportunités d’affaires. Toutefois, c’est une solution conditionnelle puisque les gens d’ici n’appuieront pas leur venue s’ils ne démontrent pas qu’ils respectent l’environnement ».

Une pandémie qui n’a pas tout arrêté

La COVID-19 a affecté tout le monde et la démonstration n’est plus à faire. Les secteurs industriels n’ont pas été épargnés, mais n’ont pas cessé complètement leurs activités. En effet, les scieries, les papeteries, les alumineries et les mines ont simplement ralenti leur production. « Dans l’ensemble, les carnets de commandes ont diminué, mais la situation tend à revenir à la normale. Chez Dodec nous sommes revenus à 80 % de nos ressources humaines. Là où la situation affecte encore les équipementiers est qu’il est difficile pour eux de se projeter dans l’avenir puisque les donneurs d’ordres ont mis leurs grands projets sur pause. Toutefois, il faut compartimenter, ce n’est pas tous les secteurs qui sont au même niveau. Si je pense aux entreprises qui gravitent dans le milieu de l’énergie de bons contrats arrivent pour eux dans la région en ce qui concerne l’hydro-électricité ».

Les enjeux de la main d’œuvre

Les secteurs dans lesquels évoluent les équipementiers sont souvent en situation de plein emploi. C’est-à-dire que le chômage y est très faible. « Il y a une pénurie de machinistes depuis 15 ans, si bien que Dodec a été l’une des premières entreprises de la région à employer à l’étranger », mentionne Marie-Jeanne Bonneau. En effet, recruter de la main d’œuvre dans un autre pays peut être une solution pour résoudre le problème. « Contrairement à la croyance populaire, faire venir des travailleurs étrangers ce n’est pas subventionné. L’entreprise et les dirigeants doivent prendre en considération les coûts que cela implique. Il y a une grande période d’adaptation pour ces gens qui arrivent ici sans leur famille et qui doivent composer avec une nouvelle langue ».

Depuis quelques années, les municipalités mettent en place des programmes et des outils pour faciliter l’intégration des immigrants, mais il y a encore place à amélioration. « Les programmes d’aide existent, mais ils ne sont pas très bien publicisés. Ça prendrait une sorte de guichet où toute l’information s’y trouve. De cette façon, il serait plus facile de s’y retrouver pour un employeur qui désire embaucher à l’extérieur », conclut la femme d’affaires.

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