Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « MRC du Fjord-du-Saguenay, 43 000 km2 d’opportunités » publié dans notre édition du mois de décembre.

SAGUENAY – L’aménagement du territoire sur 43 000 kilomètres carrés dont seulement 8 % sont habités par une population de 22 534 habitants répartis dans 13 municipalités et 92 % de la superficie en terres publiques, telles est le défi des élus de la MRC du Fjord-du-Saguenay et du schéma d’aménagement adopté en 2012.

« La MRC du Fjord comme on la connaît aujourd’hui a été créée en 2002 lors de la réorganisation municipale qui a fait en sorte d’exclure la ville de Saguenay de notre organisation. Il a fallu un réajustement en devenant principalement une MRC à caractère rural. Ce n’est pas évident également en termes d’aménagement de planifier un territoire qui est scindé par la rivière Saguenay et dont le seul lien terrestre est la ville de Saguenay par le pont Dubuc. Le territoire est grand, mais il est peu habité. En fait, 92 % de la superficie sont des terres publiques, des TNO (territoires non organisés) qui ne sont pas constitués en municipalités, mais c’est la MRC qui en a quand même la gestion administrative sur certains volets, dont l’aménagement du territoire et la réglementation d’urbanisme principalement. Les 22 534 habitants dans les 13 municipalités habitent sur 8 % de la superficie du territoire », explique Steeve Lemire, coordonnateur à l’aménagement à la MRC du Fjord.

Baux de villégiature

Dans le portrait du territoire de la MRC, M. Lemire ajoute qu’on y retrouve près de 5 100 km2 de lacs et rivières (8 000 lacs et 788 rivières). « C’est un volume d’eau assez important. Pour se comparer, ça représente cinq lacs Saint-Jean. Ça caractérise notre MRC qui est aussi un territoire de villégiature avec les quelque 4 200 baux qui se répartissent principalement sur les territoires publics. Environ 10 % du territoire est également défini aire protégée par le ministère de l’Environnement. »

Une démographie croissante et vieillissante

Lors des 20 dernières années, la population de la MRC du Fjord a augmenté de 2 500 nouveaux citoyens et, selon l’Institut de la statistique du Québec, elle hausserait de 3,1 % d’ici 2041. « Nous serions la seule MRC de la région où l’on prévoit une croissance démographique. Toutefois, le phénomène du vieillissement de la population est marqué. En 2019, 20 % (4 379) de la population est âgée de 65 ans et plus, et 37 % (8 436) ont 55 ans et plus, comparativement à 9,5 % (65 ans et plus) et 21 % (55 ans et plus), en 2001 », précise M. Lemire.

Vision stratégique d’aménagement et de développement

Lors de la réflexion et de l’exercice du nouveau schéma d’aménagement de la MRC qu’on connaît aujourd’hui depuis 2002, celle-ci s’est dotée également d’une vision stratégique sur la base des caractéristiques de démographie, de caractère rural, des richesses naturelles, de son positionnement et des tendances démographiques du vieillissement de la population.

« On s’est demandé à ce moment-là ce qui nous caractérise le mieux dans tout cela. Notre réflexion a fait ressortir le slogan « Une qualité de vie à la portée de la nature ». Ça nous permet aussi de mieux mettre en valeur nos atouts en plus de donner une image positive et d’en faire la promotion. Nous avons pu aussi renforcer la nouvelle identité de la MRC. C’était le début de la démarche et on trouvait que miser sur la nature, c’était notre réalité et ce qui nous distinguait des milieux plus urbains », soutient le coordonnateur à l’aménagement.

Des différences marquées

En ce qui concerne le schéma d’aménagement, Steeve Lemire avoue que la différence des territoires qui caractérise la MRC du Fjord représente un défi. « Il faut voir ce qui est unificateur pour un territoire que nous avons à gérer et à planifier. On fonctionne par des orientations et des objectifs. Le schéma permet à une municipalité de se doter d’un plan d’urbanisme et de règlements d’urbanisme qui vont être en lien avec les orientations et les objectifs que la MRC se donne via son schéma d’aménagement. Par exemple, prenons le périmètre d’urbanisation où l’orientation de la MRC est de diminuer l’étalement urbain. Quand la municipalité confectionne son règlement, elle doit répondre à l’orientation du schéma qui contient des orientations et des objectifs par thématiques. De là, la volonté des élus de la MRC de miser sur le développement concerté entre les municipalités et ses partenaires. Un rôle que la MRC joue avec succès, en plus d’avoir une vision stratégique. »

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