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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN – Le monde du travail évolue vite et ses besoins sont changeants. Particulièrement dans le domaine des technologies de l’information (TI) où il y a un manque important de main d’œuvre. Le Conseil du patronat du Québec se penche sur les différentes possibilités de former les travailleurs d’aujourd’hui et de demain afin qu’ils répondent adéquatement aux besoins des employeurs.

De plus en plus d’entreprises se dotent d’outils numériques dans le but d’effectuer et de faciliter leurs tâches quotidiennes. Des systèmes comptables, des systèmes de traitement de texte, des tableurs, des outils de gestion d’équipe, etc. L’employé est donc appelé à être polyvalent, à s’adapter vite et à être à l’aise avec les nouvelles technologies. Pour donner un exemple concret, le métier de journaliste ne consiste plus seulement à trouver des sources, mener des entrevues et a composé des articles. L’employeur s’attend également de lui qu’il soit en mesure d’utiliser des outils de publications, des outils pour faire du maquettage et qu’il connaisse bien les différents réseaux sociaux. En d’autres mots, les professions évoluent très vite. Dans ce contexte précis, la qualité de la formation devient un enjeu de taille.

Selon le CPQ, le système scolaire devrait s’enligner davantage sur les besoins de l’industrie afin de répondre adéquatement aux exigences des employeurs. Toujours d’après l’organisme, le système d’éducation québécois aurait besoin de gagner en flexibilité afin de former des travailleurs mieux adaptés aux nouvelles réalités. Denis Hamel, Vice-président aux Politiques de développement de la main-d’œuvre, pense que le système est trop rigide. « Que ça soit au niveau collégial ou encore dans les formations professionnelles, les changements se font à pas de tortue. On parle de cinq à sept ans pour la création d’un nouveau programme en TI. Cinq à sept dans le domaine de l’informatique ça représente des décennies dans d’autres domaines… Les gens sortent de l’école, mais arrivent sur le marché du travail avec un retard ».

Les programmes travail-étude

Toujours selon le Vice-président nous avons tous à gagner à rapprocher les deux solitudes que sont le système d’éducation et le monde du travail. « Au fil des années, nous voyons de plus en plus de collaboration. Un bon exemple, ce sont les programmes en alternances travail-étude. Ils sont idéaux puisque l’étudiant apprend la théorie sur les bancs d’école et voit en même temps la réalité en entreprise. Le programme réussit bien sa fonction de passerelle d’un monde à un autre ».

On note au CPQ qu’un étudiant qui aurait passé par un système d’alternance a plus de facilité à se trouver un emploi par la suite. « Ses connaissances sont plus transférables. Ayant passé un certain temps avec une firme, il se retrouve mieux outillé lorsque vient le temps d’approcher une nouvelle compagnie ». L’organisme, qui représente près de 70 000 employeurs, croit qu’il est nécessaire d’ouvrir les portes du marché du travail aux étudiants afin que ceux-ci trouvent leur voie plus facilement.

Salvatrice, la formation continue

Poussée par l’accélération croissante des technologies, l’idée d’implanter des systèmes de formation continue prend de plus en plus de sens. Si cette tendance se répand très vite dans la grande industrie, ce n’est pas toujours le cas dans les plus petites firmes. Or les PME constituent le noyau industriel du Québec. « Ce n’est pas toutes les entreprises qui ont les moyens ou encore les ressources pour dénicher les subventions nécessaires à la création de programmes de formation. Nous n’avons pas d’outils comme tels pour les aider, mais nous pouvons les guider et les orienter. Le CPQ est un membre actif de la Commission des partenaires du marché du travail, nous avons donc accès à toutes les ressources d’Emploi-Québec. Cela nous permet d’ouvrir un réseau d’acteurs et d’instances qui peuvent venir supporter les projets de formations des PME ».

En raison de la COVID-19, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, a mis sur pied avec son équipe le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME). Il s’agit d’un dispositif de crédit accordé aux entreprises qui offrent des formations à leurs employés durant la pandémie. Initialement conçu pour favoriser le retour au travail, le PACME se révèle être un allié puissant dans la nécessité de mettre sur pied un plan pour encourager l’adéquation formation-emploi. « Nous souhaitons vraiment qu’un programme aussi généreux que le PACME perdure. Nous avions déjà au Québec une ressource qui s’appelle la loi sur la formation et la qualification professionnelle de la main-d’œuvre qui stipule que toutes entreprises avec une masse salariale de deux millions et plus doivent consacrer 1 % de sa masse à la formation des employés. Ce dispositif aide surtout les grandes entreprises. Avec le PACME, nous avons vu que 60 à 70 % des compagnies qui ont eu recours à l’aide étaient des PME ». Dans un monde en constant changement, l’entreprise qui saura tirer son épingle du jeu sera celle qui détient le plus de connaissances.

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