SAGUENAY – Le monde du marketing a connu une grande évolution au cours des dix dernières années, passant de l’acceptation de l’importance de travailler sur sa marque à la nécessité actuelle de ce secteur en lien avec le recrutement et la fidélisation des employés.

À l’époque où Julie Lévesque, présidente de la firme Triade Marketing, a débuté sa carrière, les entreprises commençaient à comprendre l’aspect stratégique de travailler sur leur marque, soit ce qui permet au consommateur de distinguer précisément les produits d’une compagnie de ceux de ses compétiteurs. Elles s’intéressaient de plus en plus à leur image de marque, c’est-à-dire la représentation perçue par le public de leur organisation.

« Elles commençaient à accepter d’investir sur leur marque en raison de la compétitivité des produits et services. Aujourd’hui, cette compétitivité s’est étendue aux ressources humaines et les organisations veulent investir sur leur marque employeur », indique Mme Lévesque. La marque employeur constitue en effet l’image d’une entreprise auprès de ses employés et des candidats potentiels. Depuis trois ans environ, un mandat sur trois concerne cet aspect, selon la présidente.

Études

Selon les études réalisées il y a une dizaine d’années, les investissements en marketing des entreprises étaient encore faibles. Ils ont augmenté depuis.

« J’ai senti l’acceptation progressive du travail à faire en amont. Nous offrons à nos clients le côté stratégique. Nous travaillons avec eux sur les stratégies d’affaires, le positionnement, etc. J’ai vu l’évolution de la compréhension des gens sur l’importance de bien faire les choses avant de s’en aller en création. »

Les entreprises comprennent beaucoup mieux, aujourd’hui, qu’il est essentiel de se connaître comme organisation et de savoir comment elles sont perçues par rapport à la concurrence.

« Le travail de positionnement stratégique est semblable à ce qui s’est fait pour les marques. ll faut se distinguer, mais en restant vrai. Ça prend donc un diagnostic et une planification. Il faut savoir à qui l’on peut plaire et pourquoi ces cibles peuvent demeurer chez nous à long terme », précise la présidente de Triade Marketing.

Besoins accentués

Un autre grand changement constaté par Mme Lévesque depuis le lancement de Triade il y a 12 ans concerne les demandes d’impartition (Stratégie d’une entreprise qui se procure à l’extérieur des biens matériels ou des services, au lieu de prendre elle-même en charge leur production ou leur fourniture) qui ont augmenté drastiquement.

« Nous, nous en faisons depuis le jour un. Nous venions compléter les équipes en place, parce que les entreprises n’ont pas toujours besoin d’un responsable des communications à temps plein. Mais maintenant, même ceux qui en ont besoin ne sont pas capables de les recruter. La demande envers les mandats d’impartition a donc augmenté », explique-t-elle.

La firme a également vu une croissance des appels en lien avec le coaching d’équipes de travail qui ont moins d’expérience en communications.

« Nous avons une bonne expertise à l’interne. Nous voyons beaucoup de demandes d’accompagnement. Nous pouvons par exemple aider les entreprises à faire passer les entrevues, offrir du coaching et rendre les équipes plus autonomes. Nous pouvons transférer des connaissances. »

Le numérique

Le numérique a également transformé les façons de faire en matière de marketing. Au-delà de la présence en ligne par le biais d’un site Web ou des réseaux sociaux, de plus en plus de PME se tournent vers des experts pour assurer un certain trafic sur leur page et promouvoir adéquatement leur marque sur Internet.

« Une fois que le coffre à outils est fait, ce n’est pas tout. Il faut bien faire vivre ces outils mois après mois », rappelle Julie Lévesque.

Elle a d’ailleurs noté des modifications dans les demandes des entreprises en la matière.

« Nous faisons beaucoup d’impartition pour faire vivre les marques sur les réseaux sociaux. On nous réclame beaucoup des services clés en main. Ça se fait de plus en plus dans toutes les agences », conclut Mme Lévesque.