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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – C’est sans surprise que les entreprises de la région ont accueilli la nouvelle du deuxième confinement, la semaine dernière. Elles étaient pour la plupart prêtes pour les nouvelles mesures, selon Sandra Rossignol, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF).

« Les entreprises s’attendaient à ça. Le choc est pas mal moins grand qu’en mars », souligne Mme Rossignol. De nombreuses entreprises de la région ont profité des mois précédents pour se mettre à jour au niveau technologique, une transition qui n’est pas terminée, mais en bonne voie, et pour développer des services de livraison, commandes en ligne et récupération des produits sans contact.

Dans un communiqué, la semaine dernière, Zone Talbot et la CCISF saluaient d’ailleurs la souplesse du gouvernement de François Legault sur certains points, malgré les mesures drastiques mises en place par Québec. « La cueillette à l’auto sans contact est bien accueillie chez les commerçants. Cette alternative leur permettra de continuer à desservir leur précieuse clientèle de façon sécuritaire, malgré le contexte », indiquait Sophie Tremblay, directrice générale de Zone Talbot. Par ailleurs, laCCISF a également reçu des commentaires favorables des entreprises de commerce au détail en ce qui a trait au moment choisi pour ce deuxième confinement, janvier étant déjà une période plus tranquille pour elles.

Les deux organisations ont augmenté leur collaboration au cours de la dernière année. « Nous avons un désir de travailler en collaboration avec d’autres organisations. Zone Talbot, on a travaillé plus ensemble l’an passé sur des projets et certaines activités. Cette organisation a vu les opportunités que la concertation pouvait créer. Nous travaillons tous pour les entreprises, donc nous avons vraiment le désir de travailler ensemble », précise Mme Rossignol, ajoutant que la COVID-19 a accentué le besoin de travailler en collaboration.

Maintien des activités manufacturières

La directrice générale de la CCISF estime que le fait que les opérations essentielles se poursuivent est important. « Le maintien des activités dans les domaines manufacturiers, de la production d’aluminium, de l’agroalimentaire et de la construction, notamment, était essentiel. Leur fermeture, même temporaire, aurait pu avoir un impact très négatif sur leur compétitivité et sur la chaîne d’approvisionnement de biens essentiels qui sont distribués dans les épiceries et pharmacies. Les chantiers de construction ne représentent pas un foyer d’éclosion déterminant et les retards occasionnés par leur fermeture auraient eu des conséquences majeures sur la réalisation de projets publics et privés importants », affirme-t-elle.

Mentionnons que les entreprises régionales œuvrant dans ces domaines ont mis en place des mesures sanitaires extrêmement rigides afin d’assurer la santé de leurs travailleurs. Selon les informations que Sandra Rossignol a obtenues des dirigeants de plusieurs organisations, cela semble fonctionner, puisque le taux d’absentéisme demeure très bas.

Habitudes d’achat transformées

Sandra Rossignol croit que les habitudes d’achat ainsi que le fonctionnement du commerce de détail ont été transformés par la pandémie. « Les habitudes d’achat ont profondément changé en quelques mois. Ceux qui résistaient encore à l’achat en ligne, les dernières barrières sont tombées », estime-t-elle.

Actuellement, illustre-t-elle, des commerces ont transféré des employés du plancher vers le « back-office », où ils alimentent le site Web et gèrent les commandes en ligne. Selon la directrice générale de la CCISF, ces façons de faire sont-là pour rester, suivant les changements dans les habitudes. « Les entreprises locales doivent être autant performantes sur le Web. C’est là qu’est le défi. Ça ouvre aussi de nouveaux marchés pour nos entreprises. […] Le commerce en ligne s’est développé de façon extraordinairement rapide, mais ça va continuer », conclut-elle.

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