SAGUENAY – Sauvons les meubles n’est pas une friperie et un magasin d’ameublement comme les autres. En effet, la boutique de la rue Nil Tremblay à Chicoutimi propose une deuxième vie à des meubles, entre autres, afin d’aider des familles et des gens dans le besoin.
Yves Laitres et sa conjointe Manon Larouche ont démarré leur entreprise il y a maintenant six ans. Pour M. Laitres, l’aventure entrepreneuriale occupe aujourd’hui la majorité de son temps. « J’ai été à l’emploi de la Croix-Rouge pendant une dizaine d’années. J’occupais une fonction de gestionnaire et notre département était dédié au support des sinistrés. Nous accompagnions les individus ou les familles ayant vécu un drame durant les premières 72 heures, par la suite, nous les référions vers d’autres services. Cependant, j’observais qu’une fois transférés vers d’autres centres d’aide, il y avait un manque au niveau des ressources. J’ai déjà vu des femmes enceintes dormir par terre parce qu’aucun service social n’avait réussi à leur fournir du mobilier de base. J’ai voulu changer les choses et l’entreprise Sauvons les meubles est née de ma motivation d’aider les gens en difficulté », explique Yves Laitres.
Un travail de veille
Lorsque l’entrepreneur s’est lancé à son compte, l’objectif premier était de se constituer un premier inventaire. « Un ami nous a loué un petit entrepôt sur la rue de Normandie à Chicoutimi pas très loin du boulevard Saguenay. Nous avons été à cet endroit pendant près d’un an. Notre inventaire devenant de plus en plus imposant, nous avons déménagé sur la rue Nil Tremblay. Nous disposons maintenant d’un bâtiment de 4000 pi2 de superficie pour lequel nous avons renouvelé le bail dernièrement. »
Dès les débuts, M. Laitres effectue un travail de veille sur les différents sites Internet de vente. « Nous avons fait l’acquisition d’un petit camion et d’une remorque et nous allons ramasser tous les meubles qui sont à donner sur Internet. Je ne fais pas de restauration de meuble, toutefois, je m’assure que tout est fonctionnel au moment d’en prendre possession. Pour ce qui est des électroménagers, c’est différent. J’ai une expérience en électronique et je suis en mesure de réparer pratiquement n’importe quelle sorte de laveuses et de sécheuses. Je consacre donc une partie de mon temps en atelier afin de réparer des machines domestiques. Ce sont des articles très populaires qui trouvent preneurs rapidement », souligne l’entrepreneur.
Grâce aux bénévoles
Un projet comme celui de l’entreprise Sauvons les meubles, ne pourrait pas voir le jour sans la participation de bénévoles dévoués. « Nos principaux clients sont les CLSC, les centres d’aide et les curatelles. Les clients sont souvent des gens avec des limitations financières, il arrive donc qu’on donne les meubles ou qu’on les vende à des prix dérisoires. Nous n’avons pas les ressources pour engager quelqu’un et je suis à proprement dit le seul employé. Par chance, il y a des gens qui viennent nous donner un coup de main avec la cueillette des objets et avec le tri des vêtements. Au cours des prochaines années, mon objectif est de trouver un moyen afin d’attirer davantage de bénévoles, quitte à changer la nature de mon entreprise », conclut Yves Laitres.