SAGUENAY – Les Économusées sont en croissance au Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis quelques années. Leur nombre se porte à 11 cette année avec l’inauguration prochaine de celui de la ferme Tournevent. 

En 2019, la région comptait huit Économusées. Deux ont fermé leurs portes depuis, tandis que cinq entreprises ont lancé les leurs. « Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est la région où on a le plus d’Économusées au Québec. […] Il y a une très bonne croissance depuis quelques années », souligne le directeur général de la Société du réseau Économusée (SRÉ), Carl-Éric Guertin. 

À ce titre, l’année 2023 a été exceptionnelle, avec deux nouveaux Économusées démarrés (Camerises Mistouk et Cristal du Lac) et deux autres (Le Chevrier du Nord et Délices du Lac) qui ont été bonifiés. Cela représente des investissements de plus de trois millions de dollars.

Selon M. Guertin, cet engouement est dû à la visibilité conférée au concept par ses adhérents saguenéens et jeannois. « Nos membres dans votre région sont quand même des fleurons dans leur domaine. Ils sont davantage visibles. Les gens voient ce qu’on a apporté à leurs entreprises et ils perçoivent le réseau Économusée comme un plus », estime-t-il. 

Dimension culturelle

L’objectif premier d’un Économusée est de faire découvrir le métier exercé par des artisans et la valeur de leur travail, provenant souvent d’un savoir-faire transmis de génération en génération. « Essentiellement, la partie Écono du terme, c’est pour souligner la portée économique de ces entreprises. On y a accolé le mot musée pour apporter une dimension culturelle et pédagogique à la profession de l’artisan », rappelle le directeur général de la SRÉ.

Le fondateur du réseau, Cyril Simard, croyait qu’en se familiarisant avec l’artisan et son travail, les visiteurs seraient plus enclins à acheter ses produits. « C’est grâce au contact du public qui lui permet de vendre ses marchandises que l’artisan peut continuer à vivre de son métier et préserver notre patrimoine », fait valoir Carl-Éric Guertin.  

Bénéfices

La création d’un Économusée permet aux entreprises d’offrir une nouvelle expérience aux visiteurs avec un haut standard de qualité et, éventuellement, de générer davantage de revenus. « Avec la SRÉ, nous accompagnons l’entreprise pour implanter le concept. […] Souvent, ça amène l’amélioration des bâtiments et de l’expérience touristique. […] Nous savons qu’après nos interventions, il y a une hausse des recettes, mais nous ne pouvons pas donner de pourcentage précis », affirme M. Guertin. 

Celui-ci indique qu’il se crée, par la suite, un effet boule de neige. « En augmentant les revenus, je peux acheter de nouveaux équipements, investir, rénover, etc. Et cela va encore m’amener davantage de croissance. Souvent, au bout de quelques années, le membre décide de refaire son Économusée, de déménager, de le bonifier et de rénover », illustre le directeur général de la SRÉ.

Par ailleurs, en plus de générer une hausse des ventes directement chez l’artisan, l’effet de l’Économusée peut se rendre jusque sur les tablettes des magasins. « Par exemple, un client qui a visité une miellerie peut se dire, lorsqu’il va aller en épicerie, qu’il va acheter le pot de miel de cet artisan. En s’ouvrant au public, il y a un attachement à la marque qui se crée », précise-t-il. 

Bonifier l’offre touristique

Les Économusées viennent bonifier l’offre touristique régionale. Ils peuvent permettre de prolonger le séjour des visiteurs en proposant des activités complémentaires aux grands produits d’appel. « Les gens veulent connecter à la culture locale, découvrir les produits d’ici. C’est ce que fait un Écono-musée. On parle des éléments qui sont distinctifs pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean », confie Carl-Éric Guertin.