Auteur

Carol Néron

SAGUENAY – Le Saguenay–Lac-Saint-Jean affiche, depuis 2021, un bilan migratoire positif. Cette performance remarquable est due, entre autres facteurs, au fait qu’un certain nombre de jeunes ayant quitté la région pendant la décennie 90 pour aller habiter à Montréal décident de rebrousser chemin. D’autres, et ce phénomène est nouveau, nés par exemple à Gatineau ou dans une autre grande ville du Québec, viennent nous visiter en touristes pendant la saison estivale et, conquis par les grands espaces, décident de s’établir définitivement de ce côté-ci de la Réserve faunique.

Qu’est-ce qui peut séduire à ce point ces migrants du Québec pour qu’ils optent pour un coin de pays tel que le nôtre, qui a longtemps souffert du syndrome dit de la « région éloignée » ?

Qualité de vie, accès à la propriété

Tanya Hébert a 27 ans. Son conjoint, Maxime Mazerolle, est son aîné de deux ans. Ils sont nés et ont grandi à Montréal. Elle est diplômée de l’UQAM, lui est ingénieur. Elle travaille à présent au Carrefour Jeunesse-Emploi d’Alma. L’année dernière, après être tombés d’accord sur le fait que le rythme de la grande ville commençait à devenir trop obsédant pour eux, ils ont décidé de partir à la recherche des grands espaces afin, peut-être, d’y trouver un travail et y passer le reste de leur vie.

La Gaspésie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean figuraient en tête de liste de leur itinéraire. C’est la deuxième option qui a prévalu après quelques semaines de vacances passées à visiter la région pendant l’été 2022.

« C’est plus facile d’acheter une propriété ici qu’à Montréal, déclare d’entrée de jeu, Tanya Hébert. Nous sommes propriétaires de la nôtre, à Alma, depuis notre arrivée toute récente et je vais accoucher dans quelques semaines. C’est le bonheur ! Nous n’étions pas malheureux dans la métropole. Nous avions seulement besoin de changer d’air. Nous avons été conquis par les grands espaces et la qualité de vie de la région. Les gens sont respectueux, ils prennent le temps de vivre. Mon conjoint peut faire du télétravail et il est à quelques minutes de son lieu de travail au Saguenay par l’autoroute 70. »

Une occasion d’affaires à L’Anse-Saint-Jean

Pier-Évan Larouche et sa conjointe, Catherine Nault, ont choisi de quitter Gatineau pour s’établir à demeure à L’Anse-Saint-Jean où une occasion d’affaires les attendait. Le couple, dans la jeune vingtaine, vient, en effet, se porter acquéreur de « La Cabane à Glaces ».

Le père de Pier-Évan Larouche est né à Jonquière. Sa mère est originaire de Roberval. Le couple a migré à Gatineau il y a de nombreuses années. « J’ai passé toute ma vie dans cette ville et, pendant un certain temps, à Montréal. C’est d’ailleurs dans la métropole que j’ai rencontré ma blonde », précise Pier-Évan Larouche.

Son père l’a informé, à son retour d’une visite effectuée dans sa région natale, que « La Cabane à Glaces » était à vendre. Catherine Nault détient un diplôme en éducation spécialisée. Le couple a l’intention de fonder une famille et de prendre racine dans la région.

Un retour aux sources planifié

De son côté, Josianne Fortin est propriétaire de « J’Ose Concept Communication ». L’entreprise a sa place d’affaires à Alma. Avec son conjoint, Patrice Simard, le couple fait partie de ces jeunes qui, ayant décidé de quitter la région pour Montréal, y sont revenus il y a quelques années pour élever leur famille.

« Je suis partie en 1995 après mon Secondaire V pour aller étudier le graphisme au Collège Ahuntsic. J’ai terminé mes études à l’UQAM et je me suis lancée à mon compte. Après sept années dans le métro, je me suis dit que ce serait peut-être le temps de revenir au bercail. J’en ai discuté avec mon mari et, en 2002, nous avons décidé de nous établir à Alma où j’ai lancé ma propre entreprise. »

La réintégration n’a pas été difficile étant donné que c’est dans cette ville que le couple s’est connu. Tous deux ont également étudié au séminaire Marie-Reine-du-Clergé à Saint-Jérôme–Lac-à-la-Croix.

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