SAGUENAY – À la veille du démarrage des audiences publiques du projet Énergie Saguenay de GNL Québec, je retiens mon souffle. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est véritablement à la croisée des chemins.
Au cours des prochaines semaines, les décideurs politiques et économiques de chez nous devront se positionner fermement en faveur de ce projet au potentiel immense pour l’avenir de notre région. Dois-je rappeler que les coups de boutoir assénés par nos voisins du sud envers nos secteurs traditionnels que sont la forêt et l’aluminium ont grandement fragilisé ces industries ? Sans parler des graves dommages causés à notre économie par la pandémie, qui s’étire.
Et je dois avouer que jusqu’à maintenant, je trouve nos décideurs très timides et j’estime qu’ils pourraient être beaucoup plus présents sur la patinoire médiatique pour défendre bec et ongles la souveraineté économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean. D’ailleurs, un leadership régional mobilisateur manque cruellement à ce niveau. Je ne dis pas qu’il n’y a aucun travail qui se fait pour faire aboutir des projets, mais ce que je constate c’est que nos politiciens travaillent toujours beaucoup en silo à défendre leur carré de sable, avec des résultats globaux, on ne peut plus mitigés.
Mais le temps nous est compté. Au-delà d’Énergie Saguenay, ce sont tous les projets de développement industriel de la région qui sont en danger, et subissent un solide vent de face induit par les puissants et riches lobbys environnementaux actifs à l’échelle de la planète. La rumeur veut d’ailleurs que certains de leurs dirigeants aient décidé de faire de l’échec éventuel d’Énergie Saguenay, un modèle significatif de leur opposition à tous les projets liés aux hydrocarbures, notamment au Canada.
Comme me le faisait remarquer un élu de la région, les deux autres projets en développement dans la région que sont Arianne Phosphate et Métaux BlackRock ont déjà passé avec succès les audiences publiques du BAPE et obtenu l’aval du conseil des ministres du gouvernement du Québec. Toutefois, ils sont tous deux à l’étape du financement à l’international et les syndicats bancaires et fonds d’investissement se font tirer l’oreille, pour toutes sortes de bonnes raisons. L’une d’elles est liée à l’opposition apparente ou réelle, d’une partie des décideurs et de la population à l’égard d’un projet.
Autrement dit, les investisseurs fuient comme la peste les projets qui ne passent pas la rampe de l’acceptabilité sociale. Ou, si vous préférez, quand la température de l’eau est trop froide ou que le climat socioéconomique est incertain, ils vont investir ailleurs. Un bon exemple de ce comportement est la réaction des gestionnaires du fonds d’investissement Berkshire Hathaway de Warren Buffet, qui se sont retirés du projet Énergie Saguenay en mars dernier, fort probablement à cause du blocage des voies ferrées par les communautés autochtones de l’Ouest.
C’est là-dessus que les opposants aux grands projets parient. Ils font tout un tapage médiatique très bien orchestré, pour tenter de donner la fausse impression que la population régionale est mobilisée contre ces importants investissements industriels, qui pourraient pourtant sauver la région. Il est temps de faire entendre une autre voix.
C’est pourquoi j’exhorte les décideurs régionaux à se concerter et s’unir au cours des prochaines semaines pour appuyer par des sorties publiques et le dépôt de mémoire au BAPE le projet d’Énergie Saguenay. Je les invite à ne pas tomber dans le piège des opposants professionnels et à démontrer à la face du monde que nous sommes ouverts aux investisseurs quels que soient leurs projets, pourvu qu’ils respectent les règles et processus d’évaluations environnementales, que nous nous sommes donnés.
À défaut, j’invite la population à se mobiliser et à donner à nos décideurs une vraie leçon de vision et de courage. J’invite nos concitoyens à participer au BAPE du projet Énergie Saguenay et à poser des actions concrètes pour aider les grands projets à se réaliser chez nous. Pour que la région renoue enfin avec la fierté et la croissance. Pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants.