Ces transitions mettent de l'avant l'importance de la formation continue pour s'adapter au changement. « Je donne toujours l'exemple des mécaniciens automobiles, dont 78 % n'ont pas de DEP. Avec l'arrivée des moteurs électriques, de nombreuses compétences supplémentaires vont être nécessaires pour effectuer le travail. La plupart vont dire que c'est trop pour eux, surtout en prenant compte de la moyenne d'âge de ce secteur qui est de 45-54 ans », a prononcé le président de la Commission des partenaires du marché du travail, Jean Lortie, dans le cadre d'une conférence lors d'un Rendez-vous en partenariat de la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay Le Fjord (CCISF).
Ces évolutions représentent des défis de taille, puisque ces changements apportés par la crise climatique vont forcer des travailleurs soit à se réinventer, soit à simplement changer de secteur d'industrie ou tout simplement à ne plus avoir d'emplois.
La crise démographique se présente par l'absence d'une partie de la population, notamment les 35-45 ans dans la région. Ces derniers quittaient la région pour aller vers les métropoles lorsqu'ils étaient jeunes, ce qui crée un trou ici dans la disponibilité de la main-d'œuvre.
La meilleure solution
La robotisation peut être considérée comme une solution, mais elle ne permet pas de sauver des coûts, simplement d'optimiser les entreprises à être plus à la fine pointe du marché, selon le conférencier. La formation continue peut donc sembler être une solution plus optimale pour conserver les travailleurs tout en optimisant leur temps pour les rendre le plus efficaces possible et ainsi sauver en coûts.
« Il faut parler d'accessibilité et de bureaucratie. Au Québec, les fonds notamment pour l'innovation sont utilisés en grande partie par les grandes entreprises. Pourquoi ? Parce que les PME n'ont pas de personnel aux ressources humaines et il n'y a personne pour remplir la paperasse. Il faut vraiment faire un effort au Québec pour permettre à nos PME d'avoir aussi accès aux programmes de formation et d'être supportées financièrement. C'est un enjeu majeur », déclare la présidente de la CCISF, Sandra Rossignol.
« La formation continue, c'est l'une des solutions à la rareté de la main-d'œuvre. L'amélioration de la productivité, ce n'est pas travailler plus, mais c'est travailler mieux. Pour travailler mieux, il faut développer nos compétences », indique la directrice générale de Services Québec Saguenay-Lac-Saint-Jean, Lison Rhéaume.
Les chamboulements numériques vont aussi affecter grandement les emplois partout à travers la planète. La directrice principale, capital humain du Groupe Gilbert, Marilyn Gilbert, insiste le fait qu'il est essentiel pour les entreprises d'investir en formation continue pour contrer cette évolution et rester compétitif.
Tous les chemins sont pertinents pour la formation continue, que ce soit avec l'aide des institutions d'enseignement, des Comités sectoriels de main-d'œuvre ou bien de Service Québec.
La formation continue est un investissement de temps maintenant pour en sauver plus tard. Elle permet de limiter les erreurs et d'optimiser la production.
Investissement
Le budget idéal pour une PME serait d'investir au minimum 1 % de son capital en formation, mais pour les travailleurs clés, Mme Gilbert estime que ce budget devrait plutôt se situer entre 2 et 3 %.
Le retour sur investissement peut parfois sembler difficile à observer. Toujours selon Mme Gilbert, le meilleur moyen de se rendre compte de l'amélioration est de valider auprès des employés. La formation continue permet de fidéliser ces derniers, puisque ces qu'ils ont besoin de se sentir valorisés et de se développer au sein de l'entreprise.
Ces formations permettent d'atteindre le plein potentiel des individus, ce qui en retour bénéficie à l'entreprise, que ce soit par la satisfaction des employés ou bien l'amélioration de la productivité.