Auteur

Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – La Chambre de commerce et d’industrie Saguenay–Le Fjord (CCISF) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) plaident pour une aide accrue aux entreprises dans le cadre des consultations pré-budgétaires du gouvernement du Canada. En cette période d’incertitude causées par la pandémie, les deux organismes modifient légèrement leur approche en lien avec leurs recommandations pré-budgétaires. Leurs principales demandes portent sur quatre thèmes principaux, soit les finances publiques, l’aide à la main-d’œuvre, l’aide aux entreprises et aux secteurs économiques en difficulté ainsi que le développement régional.

« L’ampleur de la crise actuelle force la FCCQ à présenter une autre approche dans ses attentes […] Dans les dernières années, alors que les économies du Québec et du Canada performaient à plein régime, nous plaidions avec raison pour un plan de retour à l’équilibre budgétaire le plus rapidement possible. La pandémie mondiale amène les gouvernements des autres États dans le monde à intervenir massivement dans leur économie, afin de limiter les impacts sur l’activité économique. Le contexte actuel est tout autre, et il est nécessaire que les gouvernements continuent à venir en aide aux entreprises pour stimuler l’activité économique, tout en maintenant un ratio dette brute/PIB sur la même trajectoire que celle présentée à l’énoncé économique de l’automne 2020 », mentionne Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

Développement régional

La CCISF et la FCCQ proposent d’alléger le fardeau fiscal et bureaucratique auquel sont soumis les entrepreneurs québécois afin de leur apporter un peu d’oxygène. Les dirigeants des deux organismes croient que le développement régional devra être au cœur de la relance. En ce sens, ils considèrent que le gouvernement fédéral doit collaborer au déploiement rapide des infrastructures numériques permettant l’accessibilité du réseau Internet haute vitesse ainsi que de la fibre optique à l’ensemble des entreprises et des ménages québécois. « Le contexte sanitaire que nous vivons nous a amené à repenser notre façon de travailler. Depuis plus de dix mois maintenant, le télétravail est devenu la nouvelle normalité pour des millions de Québécois. Pour autant, des régions ne bénéficient pas encore de l’Internet à large bande, ce qui nuit bien évidemment à la productivité des entreprises. Il est temps de déployer plus largement nos infrastructures numériques », a mentionné Sandra Rossignol, vice-présidente exécutive et directrice générale de la CCISF.

L’autre aspect incontournable du développement régional, selon M. Milliard et Mme Rossignol, concerne le développement des infrastructures de transport et de mobilité durable. « Concernant le transport, c’est important de pouvoir financer les infrastructures pour la relance économique en région. Par exemple, au Saguenay, il y a un important projet de convoyeur au port, le gouvernement du Québec a confirmé étudier le dossier, mais nous demeurons sans réponses du fédéral. Dans un contexte de relance, c’est le genre de projets structurants dont on a besoin » a ajouté Mme Rossignol.

Main-d’œuvre

Par ailleurs, la crise de la COVID-19 a mis en lumière l’importance de la requalification de la main-d’œuvre et d’un financement adéquat pour les programmes de formation et de développement des compétences pour ramener au travail les chômeurs pandémiques. Par ailleurs, le directeur parlementaire du budget (DPB) a évalué que le déficit cumulé du compte de l’assurance-emploi atteindra 59 G$ en 2024. Il est donc urgent que le gouvernement fédéral comble le déficit actuariel prévu, afin d’éviter de faire subir un choc tarifaire aux employeurs et aux travailleurs canadiens.

« Malgré les effets de la pandémie sur le taux de chômage, le Québec continuera à faire face à un déficit structurel de travailleurs dans les années à venir. Le recrutement international doit être facilité et surtout accéléré, il en va de la prospérité de notre économie. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires doit être revu en profondeur afin qu’il puisse jouer un rôle efficace dans la réponse aux besoins de main-d’œuvre à court terme des entreprises. Dans le même esprit, le Programme de stages pratiques pour étudiants, devant se terminer au 31 mars 2021, devrait être prolongé pour les deux prochaines années, afin de faciliter les jeunes diplômées à obtenir une expérience de travail », souligne M. Milliard.

Finalement, la FCCQ et la CCISF rappellent que des secteurs industriels clés comme celui des sciences de la vie doivent être considérés de façon particulière dans le cadre de la relance. Il est impératif que le gouvernement valorise davantage la recherche et l’innovation dans ce secteur en ayant des politiques attractives et compétitives. En ce sens, la réforme actuelle proposée du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) ne remplit malheureusement pas cet objectif et doit être reconsidérée.

Le mémoire de la FCCQ est disponible ici.

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