Les perceptions négatives envers l’industrie forestière sont en train de changer, selon le président du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), Denis Lebel. « On sent que les mentalités changent. Ça se fait lentement, mais graduellement. Les gens sont de plus en plus nombreux à juger que la plantation d’arbres et les forêts sont des outils importants pour lutter contre les changements climatiques », livre-t-il lors d’un entretien avec Trium Médias.

Denis Lebel concède que l’idée de la récolte forestière a encore du chemin à faire pour être mieux acceptée par les citoyens vivant dans les grands centres. « Il faut continuer à marteler le message et démontrer par des faits l’importance de la récolte des arbres à maturité pour réduire les risques d’incendie de forêt et d’infestation d’insectes. »

Les résultats d’un sondage seront prochainement dévoilés sur le taux de notoriété de l’industrie forestière à l’échelle provinciale. « À mon arrivée, il y a deux ans et demi, j’avais fait faire un sondage et le taux de notoriété était de 28 à 30 % pour l’industrie forestière comparativement à 58 % pour les groupes environnementalistes. Je ne peux vous dire les nouveaux résultats, mais ç’a progressé. »

Éviter la confrontation

C’est à partir de ce constat que Denis Lebel a utilisé une autre approche et évité la confrontation avec les groupes environnementalistes. « Je ne crois pas que ce soit la solution. Je préfère que l’industrie que je représente montre les avancées dans tous les domaines d’activités, de la récolte forestière à l’utilisation du bois dans la biotechnologie et la bioénergie, en démontrant ses avantages. »

C’est en utilisant cette approche de politicien aguerri que l’ancien ministre conservateur conscientise le gouvernement du Québec à apporter des changements au régime forestier. « Depuis sa mise en place en 2012, le coût de la fibre a augmenté de 35 %. Si vous ajoutez le 20 % de taxes pour vendre le bois aux États-Unis, c’est rendu très difficile pour les entreprises d’être concurrentiel, et ce, pour l’ensemble des produits, du 2x4 au papier journal. Ça prend d’excellents gestionnaires pour réussir à manœuvrer dans un tel contexte. »

D’autant plus que 50 % du bois d’œuvre québécois est exporté et dans une proportion de 97 % aux États-Unis.

Conversion

Denis Lebel pense qu’une partie du salut des entreprises forestières du Québec passe par la conversion d’usines. Des marchés comme le carton et les papiers tissus connaissent une croissance. « Je ne suis pas là pour dire aux entreprises quoi faire, mais on constate qu’elles s’adaptent aux marchés. Kruger l’a fait avec la transformation d’usine de papier pour du carton. Récemment, Résolu a annoncé des investissements à Kénogami pour le filament cellulosique. Il y a des opportunités à saisir dans notre marché qui est en transformation. »