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Jonathan Thibeault

SAINT-AMBROISE – Pépinière Boucher, division plants forestiers, devient l’une des premières plantations privées à investir dans l’automatisation de sa production. L’entreprise a récemment investi plus de 1,6 million de dollars afin de se doter d’équipements de pointe qui serviront à augmenter la production d’arbres de manière considérable.

Les pépinières n’échappent pas à la pénurie de ressources humaines. Afin d’offrir des emplois plus attrayants et d’attirer les jeunes, Pépinière Boucher a construit, l’hiver dernier, un nouveau bâtiment qui lui permettra d’effectuer les premières étapes de mise en terre des plans à l’aide d’une chaîne de travail automatisée. « Nous avons désormais une machinerie qui effectue une grande partie de ce qui est fait à la main présentement. Nous sauverons beaucoup de manipulation, car elle s’occupe de tout avec une précision remarquable et avec une capacité de production qui est augmentée considérablement. C’est plus de 1,6 M$ qui ont été investis et cela nous permettra de débuter notre travail un mois plus tôt dans la période de dégel », précise Stéphane Boucher, PDG de la pépinière.

Produit européen

Le système étant directement importé d’Europe et supporté par une entreprise américaine, M. Boucher avoue qu’il s’agit d’un défi de taille pour son organisation. « C’est un bel investissement qui demande une importante logistique de formation. Nous avons un employé qui fait des tests pour bien comprendre le fonctionnement et il est supporté par des consultants américains, car il s’agit de connaissances très poussées qu’on ne retrouvait pas ici », affirme l’homme d’affaires. « Nous sommes en période de rodage avec notre nouvelle machinerie et, d’ici trois ans, nous devrions être complètement opérationnels, mais il faut dire que nous avons les deux pieds dans l’engrenage et il ne manque que quelques éléments avant d’être vraiment robotisés », ajoute-t-il.

Ce qui prenait beaucoup de manœuvres impliquera bientôt uniquement de la supervision de la part de techniciens. « La tourbe monte dans un convoyeur et remplit les contenants. Ensuite, ils circulent jusqu’à une autre station pour percer de petits cratères afin de recevoir les germinations. L’étape finale est l’ensemencement. Le tout se fait très rapidement », explique un employé rencontré sur place.

Travail méticuleux

Depuis plusieurs années, l’entreprise implantée à Saint-Ambroise fournit des millions de plants forestiers au gouvernement québécois pour répondre à ses besoins de reboisement du territoire. L’ampleur du travail est colossale et les employés effectuent un travail de moine, explique Stéphane Boucher. « Les 20 millions d’arbres qui ont été commandés sont inspectés un par un avant d’être expédiés en forêt. Nos installations reproduisent en quelque sorte le milieu naturel et nous sortons très rapidement les [lots] pour qu’ils soient capables de survivre aux diverses conditions climatiques. De la germination à l’inspection avant livraison, l’équipe effectue un travail de haute minutie », a-t-il souligné, lors d’une visite de l’immense terrain de 250 acres.

La division horticole en croissance

En plus de la division plants forestiers, Pépinière Boucher possède quelques 50 acres de terrain horticoles pour diversifier ses marchés. Stéphane Boucher mentionne qu’il s’agit d’une filiale qui suscite beaucoup d’intérêts de la part de grossistes canadiens. « Nous plantons notamment des bleuets géants ainsi que de l’ail de semence sur lequel on travaille beaucoup. Nous avons récemment visité un salon de Toronto et l’accueil des gens est excellent. Il y a même un fournisseur intéressé à acheter tout l’ail que nous produisons », raconte M. Boucher, en précisant que des terrains supplémentaires seront développés pour augmenter l’espace de culture disponible.

La relève déjà impliquée

La relève semble également bien installée au sein de l’entreprise, puisque la fille de Stéphane Boucher, Virginie, est activement impliquée au sein des opérations. « Elle est pressentie pour être ma relève. Elle est détentrice d’un baccalauréat en administration ainsi qu’en agronomie. Son bagage est très utile pour poursuivre dans la bonne direction. Pépinière Boucher a été créée par mes parents et nous serons bientôt à la troisième génération », conclut-il fièrement. Inf : pepiniereboucher.com

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