SAGUENAY – L’homme d’affaires bien connu Guy Harvey n’est pas près de prendre sa retraite. Celui qui dirige la firme Gestion immobilière Harvey’s depuis plus de 35 ans planche présentement sur un Power Center à l’angle de l’autoroute 70 et du boulevard Saint-Paul à Chicoutimi.
« Avec les fusions municipales, géographiquement, le cœur de la ville est devenu le boulevard Saint-Paul. Pour les prochaines années, mon équipe et mes associés y feront d’importants investissements […] Lorsque plusieurs agglomérations se regroupent pour former une ville, comme c’est le cas pour Saguenay, il se produit ce qu’on appelle un effet de beigne. C’est-à-dire que le contour de la nouvelle ville est développé et en son centre, il se crée un vide. Cet espace vacant, la municipalité y privilégie l’implantation de commerces de service », explique Guy Harvey, président fondateur de Gestion immobilière Harvey’s.
L’homme d’affaires entend développer un « Power Center » sur Saint-Paul. Autrement dit, un regroupement d’unités commerciales destinées à accueillir des entreprises de service et de distribution. « C’est l’artère névralgique de la ville qui passe entre les alumineries et qui débouche directement sur Chicoutimi-Nord. Peu à peu, le boulevard Saint-Paul fait peau neuve et ses petites industries font place aux entreprises de service. Nous suivons donc la tendance et nous allons revitaliser nos bâtiments existants situés à la hauteur de l’autoroute 70, de la rue Manic, de la rue Descartes et de l’ancienne quincaillerie Laurent Lapointe en plus d’en construire de nouveaux. Sans trop m’avancer, je peux affirmer qu’il y a des projets de restaurants et de stations-service qui devraient voir le jour au cours des mois à venir. »
Construire en fonction des besoins
Ce flair en affaires, monsieur Harvey l’a développé, entre autres, grâce à son parcours académique. Titulaire d’un MBA de l’Université de Sherbrooke, le promoteur immobilier a acquis de solides bases en gestion et en marketing. Son succès ne repose toutefois pas que sur ce point. « J’ai toujours été bien entouré. Dans la majorité de mes projets, j’ai été en partenariat avec du monde compétent comme mon frère Jeannot Harvey de Cegerdev, mon associé de longue date Ghislain Larouche et dernièrement mon fils Alexandre Harvey qui occupe la vice-présidence de Gestion immobilière Harvey’s. »
Selon Guy Harvey, l’une des clés pour réussir dans le domaine de la gestion immobilière est d’offrir un produit adapté au besoin. « Lorsque nous avons démarré l’entreprise, nous nous sommes promenés en Ontario et dans le sud des États-Unis pour observer les dernières tendances en matière de construction commerciale. C’est là que nous avons réalisé l’importance d’avoir des bâtiments qui s’adaptent à tout type de clientèle. Des immeubles permettant d’accueillir à la fois des bureaux, des quais, des entrepôts et de grandes portes. Toutes nos constructions sont conçues selon ce principe et cela nous dessert bien à l’époque du télétravail. »
La venue du télétravail
Les entreprises semblent de moins en moins volumineuses au niveau des ressources humaines. Le phénomène s’explique par diverses raisons comme l’automatisation, l’informatisation et la pénurie de main-d’œuvre. « Aujourd’hui, la moyenne de superficie louée par projet tourne autour de 1500 à 3000 pieds carrés. Autrefois, les gens louaient de plus grands espaces. C’est une réalité qu’il faut prendre en compte. C’est pour cette raison qu’il est important d’avoir des bâtiments qui se modulent facilement. »
La venue du télétravail est également un facteur clé dans la transformation des places d’affaires. Selon une étude menée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, près de 52 % des répondants préfèrent une formule hybride, c’est-à-dire le travail à la maison et quelquefois au bureau. « Les compagnies d’assurance et de comptabilité ont été touchées par cette nouvelle tendance. Il serait faux de dire que le télétravail ne nous affecte pas, cependant, nous avons beaucoup de locataires qui ne peuvent opérer s’ils ne sont pas sur place, comme les restaurants, la Voie Maltée et des entreprises de distribution. »
Un parcours unique
Gestion immobilière Harvey’s, fondée en 1988, compte aujourd’hui 22 immeubles en gestion, surtout concentrés à Chicoutimi, et plus de 120 locataires commerciaux et industriels. « Avec nos bâtiments situés dans le parc industriel de Chicoutimi, nous faisons office d’incubateur. Nous hébergeons des entreprises en démarrage juste à temps pour qu’elles puissent se bâtir », souligne Guy Harvey, qui possédait auparavant une firme d’informatique et œuvrait dans l’évaluation immobilière.
Entrepreneur depuis toujours, le gestionnaire n’est pas le seul de sa famille dans le monde de l’immobilier. « Je viens d’une famille de 11 enfants. Notre père achetait de vieilles résidences qu’il retapait et revendait. Une activité qui s’est brusquement arrêtée lorsque l’un de ses bâtiments principaux de Jonquière s’est enflammé. Il y a eu un mort parmi les locataires et mon père a tout perdu à ce moment. Dans la fratrie, mes frères Jeannot et Michel Harvey sont devenus ingénieurs et j’ai travaillé avec eux à plusieurs occasions sur des projets. »
Implication sociale
Parmi les nombreuses réalisations de sa vie, dont ses trois enfants et dix petits-enfants, Guy Harvey est particulièrement fier de son travail auprès de la Maison Notre-Dame du Saguenay. « Je l’appelle mon bébé. C’est une résidence de soins palliatifs que j’ai mise sur pied grâce à une fondation et l’aide de ma conjointe. Aujourd’hui, elle a été transférée à la Maison Gilles-Carle. J’avais été approché par plusieurs entreprises pour le rachat du centre pour en faire des cliniques privées et j’ai toujours refusé. Depuis, je m’implique à la Maison de soins palliatifs du Saguenay à Arvida à titre de vice-président finances », conclut M. Harvey.