N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Équipementiers et fournisseurs | Rouages essentiels de notre économie publié dans notre édition du mois de mars.

 

SAGUENAY – « Il n’y a pas de raison en 2023 pour que les entreprises ne passent pas à l’action. Non seulement il y a possibilité d’avoir accès à un financement, mais aussi d’avoir accès à tout l’accompagnement qui est nécessaire pour passer à un autre niveau », encourage Julie Simard, la directrice régionale au Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord chez Investissement Québec.

Avec le manque de main-d’œuvre criant au Québec, les entreprises sont appelées plus que jamais à développer leur technologie pour continuer d’être compétitif auprès des marchés. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est une région énormément recherchée avec le secteur industriel extrêmement présent.

« Chaque jour, les entreprises qu’on visite nous parlent du manque de main-d’œuvre. Actuellement, c’est inquiétant parce que certaines d’entre elles ne peuvent pas continuer d’augmenter leur productivité et de croître. Il faut penser à s’automatiser pour diminuer la quantité de main-d’œuvre nécessaire sur un volet afin de pouvoir l’utiliser ailleurs dans l’entreprise », souligne Mme Simard.

Contrairement à la pensée populaire, l’embauche n’est pas la seule piste de solution, selon le directeur, partenariats et conseils industriels aux entreprises chez Investissement Québec-CRIQ, Éric Dion. « On doit être imaginatif surtout dans une région où les conditions et le salaire peuvent être alléchants vu les opportunités d’emploi. Tu peux mettre des affiches et des postes ouverts, si tu n’as pas de CV, tu n’es pas plus avancé », a-t-il expliqué.

Accompagnement

Investissement Québec aide et accompagne les entreprises au Québec à travers leurs différents besoins afin d’assurer le développement économique, la croissance, la productivité et l’innovation. Il intervient dans quatre principaux volets : le financement, l’international, les conseils d’affaires et l’accompagnement technologique.

« Notre rôle, avec l’équipe des conseillers industriels, est d’être la première ligne de contact pour les besoins d’accompagnement technologique des entreprises. On discute avec eux, on monte des projets, des plans d’action et on collabore étroitement avec l’équipe de Julie Simard pour le volet financier afin de s’assurer que tout est au point pour le client », a expliqué Éric Dion.

La maturité technologique pour les entreprises amène de la productivité, de l’expansion sur les marchés, de la compétitivité et des gains financiers. C’est tout de même un défi pour Investissement Québec de pousser les entreprises à prendre des mesures.

« On a un défi humain à relever. Les entrepreneurs sont déjà tellement occupés à atteindre leurs objectifs actuels avec un manque important de main-d’œuvre. Ils se posent diverses questions; est-ce que c’est le temps de mettre un projet de la sorte en action ? Est-ce que je suis mieux de reporter le tout dans trois ou six mois ?  Un moment donné ça devient un cercle vicieux. Si on ne le démarre pas le plus tôt possible, on ne fait que décaler et ça accentue l’écart entre le besoin réel et où on se projette dans quelques années. Après ça, les entrepreneurs vont se rendre compte que ça amène des gains et qu’avec l’équipe qu’ils ont en place, ils sont capables d’atteindre leurs objectifs », affirme M. Dion.

Plus le taux de gains de productivité augmente au Québec, plus ça augmente le Produit intérieur brut (PIB). Le Québec deviendrait donc une plus grande terre d’accueil de productivité et d’exportation, selon Éric Dion. « Si on veut créer de la richesse, ce ne sera pas juste avec les marchés intérieurs qu’on va y arriver. Il faut aussi se rendre à l’extérieur. Un entrepreneur pour qui on fait augmenter sa productivité de 100 %, par exemple, c’est comme s’il avait une deuxième entreprise. Il vient de doubler sa capacité, c’est un Nouveau Monde qui vient de s’ouvrir pour cet entrepreneur et tout le monde en bénéficie » a-t-il ajouté.

Le Québec est en croissance et fait bonne figure au Canada depuis les dernières années en matière de développement technologique, selon une étude réalisée par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) en 2019. « Si je me ramène un peu plus au Saguenay–Lac-Saint-Jean, on n’a pas de données précises actuellement, mais on sent une tendance à la hausse de l’automatisation des entreprises grâce entre autres, à notre projet initiative productivité et innovation qui est en vigueur depuis trois ans. Ça permet entre autres, aux entreprises d’aller chercher du financement très intéressant », explique Julie Simard.

Toujours selon la même étude, la numérisation et la robotisation des entreprises québécoises devraient se ranger, d’ici sept ans, au même niveau que les autres pays. « On sent une tendance dans le marché de l’innovation technologique. Il y a des entreprises qui veulent suivre la vague de l’automatisation afin d’accroître la productivité. On prévoit qu’en 2030, si nous maintenons le rythme, on devrait atteindre la parité avec les autres pays auxquels nous sommes en interaction d’affaires, par exemple les membres du G7. Je souhaite personnellement qu’on devienne numéro un, mais il y a encore beaucoup de travail », conclut Éric Dion.