Ces investissements ont été réalisés depuis 2020. Ils ont notamment permis l’acquisition d’une plieuse et d’une poinçonneuse automatisées, en 2023 et 2024, ainsi que d’un système de gestion automatisée de l’entreprise. « Cette année, nous pouvons affirmer que notre passage à l’ère numérique est complété », a affirmé le président et chef de la direction, Martin Ouellet, lors d’une conférence de presse.
Les nouveaux outils hautement spécialisés assurent l’automatisation du procédé de fabrication de STC Manufacturier ainsi que l’informatisation de la PME qui fabrique des cadres et des portes d’acier sur mesure. Ces équipements permettent de standardiser les produits et de gagner en temps et en efficacité, en plus de réduire les efforts physiques nécessaires pour les travailleurs.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre spécialisée, cela permet aussi d’optimiser les ressources humaines et d’utiliser leurs compétences aux endroits stratégiques. « Nous sommes aussi moins dépendants de l’expertise de nos employés. Nous pouvons utiliser cette expertise ailleurs dans l’entreprise. […] Avec l’ancienne plieuse, ça prenait une personne avec un DEP en pliage. Il fallait calibrer la machine, beaucoup de manipulation, etc. Maintenant, nous pouvons scanner le code barre qui contient le programme et la machine va s’ajuster seule », a résumé M. Ouellet. Celui-ci estime que le procédé est environ 80 % plus rapide qu’avant.
Expansion
Grâce à ces acquisitions, STC Manufacturier, qui célèbre ses 30 ans cette année, se positionne pour répondre efficacement aux demandes commerciales et institutionnelles en hausse de sa clientèle canadienne. Elle désire aussi faire une percée sur le marché américain. « Nous avons tous les outils en mains pour voir plus grand », a assuré le directeur du développement des affaires, Francis Jacques.
Il a rappelé qu’au Québec, la mise à jour des infrastructures publiques, qui sont vieillissantes, ainsi que les nouvelles constructions, constituent des occasions de croissance pour l’entreprise. La construction de nouveaux logements afin de pallier la crise du logement fait aussi partie des possibilités. « Nous avons toute l’expertise et l’expérience pour répondre à la demande croissante dans le secteur des multi-logements », a souligné M. Jacques.
Pour le marché canadien, STC Manufacturier est déjà très présente en Ontario. Elle souhaite maintenant développer le marché du Nouveau-Brunswick. Le marché américain est finalement dans la mire de la PME. « Nous avons déjà quelques ventes aux États-Unis. Il y a un énorme potentiel de croissance. Nous procédons actuellement à des études de marché avec une firme externe », a précisé le directeur du développement des affaires.
Travailleurs étrangers
Alors que le gouvernement canadien a fait plusieurs annonces visant à réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires, les dirigeants de STC Manufacturier ont fait écho, lors de la conférence de presse, à l’opinion de Manufacturiers et Exportateurs du Québec exprimée dans une lettre ouverte publiée dans La Presse le 16 octobre.
L’entreprise d’Arvida rappelle qu’elle compte 12 travailleurs étrangers au sein de son équipe de 36 personnes. Il s’agit du tiers de ses employés. Pour les dirigeants de la PME, cette main-d’œuvre spécialisée est indispensable à la progression de leur entreprise.
Les dirigeants affirment que ces employés recrutés à l’extérieur du Canada demeurent essentiels pour l’ensemble des entreprises manufacturières. Ils soulignent que 13 000 postes sont encore vacants dans ce secteur au Québec, malgré la présence de 12 000 travailleurs étrangers temporaires.
Fabrication personnalisée
Rappelons que STC Manufacturier se spécialise dans la fabrication personnalisée de portes et de cadres en acier, qui possèdent une certification coupe-feu valide en Amérique du Nord. Le fabricant vend ses produits exclusivement à des distributeurs. « Nous sommes fabricants et propriétaires de nos produits », mentionne le président et chef de la direction. Celui-ci précise que les portes et les cadres sont « standardisés », mais qu’ils sont personnalisés en fonction des différents paramètres nécessaires pour chaque projets. « Nous avons plus de 3 500 machinages différents », partage-t-il.
L’entreprise effectue plus de 2 500 commandes par année et a contribué à différents projets un peu partout dans la province, tels que l’usine de Moderna à Laval, la centrale de police de Québec, l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, l’Université du Québec à Chicoutimi ou la prison de Roberval. Elle travaille actuellement sur deux gros projets, soit le Palais de justice de Saint-Hyacinthe et l’agrandissement de l’hôpital de Dolbeau-Mistassini.
