SAGUENAY – Pour le nouveau président Dany Rannou, être membre de l’Association des parcs industriels de Jonquière est un bon moyen de faire du réseautage, de partager ses ressources et de se faire entendre.
Le propriétaire de l’entreprise Engrenage Filetech Inc. fait partie du conseil d’administration de l’ADPIJ depuis cinq ans et c’est sans hésitation qu’il a accepté cet été de succéder au président-fondateur Claude Hubert. « L’Association m’a permis de me faire un réseau de connaissances et Claude Hubert est un mentor pour moi. Je veux maintenant faire ma part et recruter des nouveaux membres et les inciter à s’impliquer dans notre association. Le réseautage dans notre domaine est important en raison de la synergie que l’on peut développer entre nous », ajoute M. Rannou. En cette période de pénurie de main-d’œuvre, le président soutient que cette synergie entre industriels peut permettre de conserver les employés et même d’amortir les coûts de matériel en partageant leur utilisation.
« Il y a des entreprises qui ont un gros roulement de travail sur une période de six mois et selon moi, la meilleure façon de conserver leurs travailleurs, c’est de les partager avec une autre PME voisine qui pourraient avoir de l’ouvrage à leur donner. Il en va de même pour la grosse machinerie. Par exemple, je ne veux pas me mettre à faire de la fabrication et voler l’ouvrage d’à-côté, mais je pourrais en revanche lui refiler ce travail pendant une période où ils en ont moins à faire. Mon compétiteur peut devenir mon partenaire et probablement que ça deviendrait la même chose pour lui. C’est un peu ma vision de ce que je veux faire comme entraide dans le parc industriel. Il ne faut pas se voir comme des compétiteurs, mais comme des partenaires d’affaires », affirme Dany Rannou.
Conserver l’indépendance de l’ADPIJ… pour le moment
Malgré l’importante coupure de la subvention de 45 000 $ de Promotion Saguenay à l’ADPIJ, M. Rannou croit toujours en l’avenir du regroupement. « C’est à nous de stimuler notre parc. Il faut faire attention, toutefois. Nous ne sommes pas une œuvre de bienfaisance et il faut trouver un moyen pour se financer sans tenir des activités de financement. Dans le fonds, la solution repose sur notre recrutement de membres et la contribution de 100 $ annuellement. Il y a d’autres solutions. Nous avons été approchés par l’Association de Chicoutimi, mais on ne s’enligne pas vers une fusion pour l’instant. Nous n’avons pas le même bassin et la même démographie, mais j’avoue qu’on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. En attendant, nous conservons notre indépendance. Nous avons aussi deux dossiers à mener à termes, soit celui de l’Éco-Parc qui nous permettrait de se démarquer comme un parc « Vert », et le problème de l’écocentre qui, même s’il est situé dans notre parc, n’est pas accessible pour les industries qui y sont situées. Ça représente des gros coûts de transport et nous croyons que dans le réaménagement de l’écocentre, la Ville devrait nous faire une place », de conclure le nouveau président.
ADPIJ | L’avenir passe par une fusion, selon Claude Hubert
« L’avenir de l’Association du parc industriel de Jonquière (ADPIJ), je la vois avec une fusion avec celle de Chicoutimi ou encore avec l’Association des centres-villes. Nous sommes à une époque où il est mieux de fusionner que de travailler contre tout le monde. Les petits vont mourir et les gros vont passer. À moins que notre directeur, Benoit Rochefort, ne veuille travailler pour rien », a déclaré Claude Hubert, le président fondateur de l’ADPIJ.
Dans un premier temps, l’ex-président rappelle qu’en sept ans, son Association est passée de 0 à 70 membres, ce qui n’est pas rien, selon lui. Toutefois, pour assurer la pérennité de l’organisme, il faudrait augmenter le membership étant donné que Promotion Saguenay a annulé l’an dernier la subvention annuelle de 45 000 $ à l’ADPIJ.« Il est certain que nos revenus ne sont pas suffisants pour se payer une ressource. M. Rochefort a accepté de diminuer ses conditions pour un certain temps, mais tantôt, on va manquer d’argent. Et nous, en tant que membres du CA, on met plus de 60 heures par semaines dans nos business et nous n’avons pas le temps d’administrer une association de parcs industriels. »
Toujours selon M. Hubert, le parc industriel de Chicoutimi est en meilleure situation financière avec ses 40 ans d’existence et ses 150 membres actifs, lui permettant ainsi de compter sur une ressource à plein temps pour voir au bon fonctionnement de l’organisme et répondre aux besoins des membres, pour encore quelques années.
« On ne peut pas se payer une ressource pour nous permettre d’avancer. De plus, je ne comprends pas la décision de Promotion Saguenay. Ils donnent de l’argent à du monde de l’extérieur pour venir essayer de faire quelque chose ici et ils coupent les parcs industriels, où les entreprises paient des taxes. La mienne à elle seule (Transcol) donne 60 000 $ par année en taxes. C’est malheureux, mais selon moi, notre association va être rendue au bout de ses ressources financières dans deux ans. Je ne quitte pas la présidence parce que je n’aimais plus ça, mais parce que j’ai un projet de retraite et je dois passer le flambeau à la relève », ajoute Claude Hubert.
Bons coups
Parmi les bons coups à retenir pour le président sortant, ce dernier rappelle l’asphaltage de la rue Cantin, réalisé il y a deux ans. « Nous avons fait des pressions auprès de la ville. Il s’agit de la première rue du parc industriel et c’était un vrai champ de mines. Le pire là-dedans, je crois qu’il n’y a qu’un seul membre de l’ADPIJ sur cette rue. Par ailleurs, si le dossier de l’Éco-Parc que Benoit Rochefort travaille avec la Ville réussit, ça va être un beau succès », de conclure M. Hubert.