ALMA – La MRC de Lac-Saint-Jean-Est n’a pas perdu de temps lorsque la pandémie de COVID-19 s’est annoncée. Dès les premiers instants, elle a proposé des aides financières afin de soutenir l’économie de son territoire. Les gestionnaires de l’organisme, qui chapeaute 14 municipalités, demeurent toutefois prudents sur la vitesse de la relance. Les enjeux sont importants pour cette communauté qui vit principalement grâce aux secteurs de l’aluminium et de la foresterie.
Au plus fort de la crise, Sabin Larouche, directeur général de la MRC, et son équipe n’ont pas hésité à transférer un montant de 200 000 $ du Fonds de développement du territoire vers la CIDAL. « En transférant cette somme, nous sommes parvenus à un monter un plan d’urgence de 500 000 $. Cette solution agissait en complémentarité avec les aides gouvernementales. C’est un plan qui était ouvert à une grande majorité d’entreprises et qui était surtout là pour supporter et rassurer les entrepreneurs de la région. »
En plus de l’initiative maison, la MRC a été mandatée par le gouvernement du Québec pour gérer un fonds de plus de 1 M$ délivrable sous forme de prêts. « L’aide provinciale a été moins généreuse que les fameux prêts de 40 000 $ aux entreprises du fédéral, mais il s’agit tout de même de prêts à faible taux d’intérêt. Cette mesure est la bienvenue en temps de crise ».
Ces actions n’ont qu’un but : stabiliser les liquidités et les fonds de roulement des entreprises afin de leur permettre de payer les frais fixes, comme les taxes. Un défi de taille qui inquiète grandement le gestionnaire de la MRC. « Il faut voir aussi à ce que les commerces de proximité de nos plus petites municipalités ne soient pas touchés. Les petites épiceries ou stations-service sont importantes pour la vitalité des villages ».
Une crise qui bouleverse l’économie
En toute transparence, le directeur général précise qu’aucun grand projet n’était en cours avant la pandémie, mais que l’équipe s’affairait tout de même sur des dossiers essentiels. « Nous sommes une petite MRC qui vit principalement de l’industrie de l’aluminium et de la foresterie. Avant la crise, nous travaillions à consolider ces deux secteurs d’activité et nous regardions les possibilités d’investissement dans ce qu’on appelle la 2e transformation de l’aluminium. Nous pensons qu’il serait salutaire de se diversifier pour la pérennité de notre région. »
Voilà qu’avec la COVID-19, l’économie connaît un important ralentissement qui risque de fortement ébranler les grands donneurs d’ouvrage du Lac-Saint-Jean-Est. « Il est très inquiétant de voir le prix de l’aluminium chuter autour des 1 400 $ quand il en valait 2 000 $ il n’y a pas si longtemps. Je ne connais pas le seuil de rentabilité pour Rio Tinto, mais j’imagine que s’il est atteint, ça pourrait causer du tort à nos travailleurs. »
Une relance sur un fond de craintes
Le territoire comptant pas moins de 1200 entreprises pourrait se voir amputer de quelques joueurs si la relance ne se fait pas rapidement. « Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, nous sommes dans les premiers à pouvoir sortir du confinement. C’est une bonne chose, mais si le consommateur n’est pas au rendez-vous, puisque ses habitudes ont changé, cela pourrait causer plusieurs fermetures. » Sabin Larouche termine en soulevant plusieurs préoccupations entourant les secteurs de la restauration et de la culture, qui payent très cher la note.