SAGUENAY – La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean devra combler au moins 27 000 emplois d’ici cinq ans, soit 98 % en remplacement en raison du vieillissement de la population et des retraites, et 2 % pour la création de nouveaux emplois, selon l’économiste à la direction régionale de Services Québec Marie-Claude Carrier, dans le cadre de l’Événement Immigration économique 02 présenté mercredi matin (NDLR-2019-02-27) au Delta Saguenay à Jonquière. L’événement organisé par la Société des Fabricants régionaux (SFR) du Saguenay-Lac-Saint-Jean regroupait une cinquantaine d’entreprises faisant suite ainsi à un sondage régional mené par la SFR concernant les besoins de main-d’œuvre, notamment de travailleurs immigrants.

« Le marché du travail dans la région a beaucoup évolué au cours des 20 dernières années. Nous sommes passés de la rareté d’emplois à la rareté de main-d’œuvre. Même si le taux d’activités a monté dans la région, l’écart par rapport à la moyenne québécoise est de trois points de pourcentage. Si nous avions un taux d’activités égal au reste du Québec, ça représenterait un bassin de 4000 personnes actives de plus sur le marché du travail », précise Mme Carrier.

Toujours selon les données comptabilisées par Services Québec, il y a une marge de manœuvre pour recruter dans des bassins de main-d’œuvre ici, avant de se tourner du côté de l’immigration. On pense à des groupes sous représentés sur le marché du travail comme les 13 % de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui ne sont pas aux études, à l’emploi ou en formation; les femmes de 45 ans et plus et encore plus les 55 ans et plus dont le taux d’activité est 15 points inférieur dans la région à la moyenne québécoise; l’importance de retarder la prise de retraite chez les 55-64 ans par différents incitatifs; en plus de la clientèle immigrante, les autochtones, les personnes handicapées et judiciarisées qui pourraient être plus actives sur le marché du travail.

Sondage

Selon un sondage mené auprès d’une cinquantaines d’entreprises régionales l’automne dernier, 38 % de celles-ci disent compter au moins un employé immigré et 71 % qui de celles-ci prévoient en embaucher d’autres au cours de la prochaine année. 53 % de ces entreprises ont 1 à 5 employés et 33 %, de 6 à 10 travailleurs. Plus de 27 pays sont représentés ou en voie de l’être dans la main-d’œuvre régionale et évidement, ce sont les Français qui sont les plus nombreux. Les corps de métier recherchés sont, notamment, l’ingénierie-techniciens (21 %), soudeurs (21 %), journaliers-opérateurs-manœuvres (16 %), et machinistes (11 %).

Les principaux défis des entreprises pour attirer la main-d’œuvre immigrante sont les délais (21%), l’intégration dans l’entreprise (19 %), l’intégration dans la région (14 %), la rétention (14 %), les démarches de recrutement (14 %), la langue (9 %) et les enjeux monétaires (9 %).

Immigration

Valérie Vermette du ministère d’Immigration, Diversité et Inclusion a également expliqué et démystifié aux participants le recrutement à l’international. Elle a parlé du service d’accompagnement de recrutement, tout en précisant qu’il est important d’explorer toutes les possibilités au Québec avant de se tourner vers la main-d’œuvre immigrante.

« Il faut aussi prévoir de 6 à 8 mois la période des procédures et un montant de 1 398$ par candidat en plus d’autres frais comme le transport du travailleur. Il y a deux programmes pour l’immigration temporaire et deux autres pour l’immigration permanente. Il est important de savoir que le Ministère offre un accompagnement personnalisé aux entreprises qui souhaitent obtenir de l’information sur ces programmes, embaucher des personnes immigrantes ou de minorités ethnoculturelles déjà établies au Québec, embaucher des étudiants internationaux, recruter des travailleurs temporaires et permanentes à l’international, etc. », de laisser tomber Mme Vermette.