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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Les députés de Lac-Saint-Jean et Jonquière, Alexis Brunelle-Duceppe et Mario Simard, s’unissent à 12 entreprises de la région pour dénoncer la lenteur du gouvernement fédéral à traiter les demandes d’immigration.

Même si elles sont considérées comme essentielles par le gouvernement du Québec et alors que la pénurie de main-d’œuvre continue de prendre de l’ampleur, plusieurs entreprises n’ont toujours pas accès au traitement accéléré d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Cette situation entraîne des délais importants qui mettent en péril leurs activités. C’est ce que Groupe LAR, Coupesag, Fromagerie St-Laurent, Coop Forestière de Petit Paris, BPDL, Le Repaire, Canmec, Ferme Olofée, Cap au Leste, Groupe Proco, Emballage St-Ambroise ainsi que Marché D. Boutin dénoncent notamment ce matin.

« Nous aimerions que les demandes de permis de travail puissent être traitées en priorité. Notre entreprise, et particulièrement nos projets avec Hydro-Québec, en dépendent. Les contrats que nous avons signés pour des projets de centrales sont capitaux pour le développement du Québec et les retards de l’IRCC mettent en péril nos activités, alors que nous avons tout fait dans l’ordre et dans les règles. Nos produits finaux sont intimement reliés à notre capacité dassembler les composantes par des soudures que seuls des soudeurs peuvent exécuter. Ces soudeurs-là, il y en a 30, ce sont des travailleurs étrangers et ils attendent une réponse du gouvernement canadien », explique le directeur général du Groupe LAR, Évans Thibeault.

« Nous opérons une entreprise jugée essentielle durant la pandémie COVID-19 et il nous est extrêmement difficile de procéder au recrutement de travailleurs étrangers temporaires afin de combler la pénurie de main-d’œuvre affectant notre région. Nous multiplions les communications auprès d’IRCC, mais celles-ci demeurent sans réponse. Certains de nos dossiers d’immigration sont en attente d’approbation préalable avant même que nos travailleurs puissent déposer une demande d’immigration temporaire. La situation est plus qu’insoutenable », déplore pour sa part le directeur général du Marché D. Boutin inc., Dany Boutin, situé à Dolbeau-Mistassini.

Les députés impliqués

Les députés bloquistes de la région, élus depuis 2019, se sont impliqués dans certains dossiers pour tenter de faire bouger les choses de l’intérieur, sans obtenir de réponse. Ils considèrent que le système canadien d’immigration est lent et déficient. « Dans le dossier du Groupe LAR, plus spécifiquement, j’ai écrit au ministre Mendicino pour lui dire la chose suivante : Hydro-Québec doit pouvoir compter sur lappui dentreprises d’ici pour continuer de fournir ses services, essentiels aux Québécoises et aux Québécois. Par conséquent, vous devez accepter de traiter en urgence leurs dossiers de travailleurs étrangers, il en va de la survie des activités de lentreprise. Malheureusement, le ministre ne nous répond pas, dans ce dossier comme dans d’autres, bien nous on n’a pas le choix de sortir publiquement et de le mettre devant le fait accompli », affirme M. Brunelle-Duceppe.

Des changements demandés

Les entreprises et les députés transmettent cinq demandes au ministre Marco Mendicino. Ils souhaitent d’abord qu’à court terme, le gouvernement fédéral permette aux travailleurs étrangers de faire les tests biométriques à l’arrivée au Canada plutôt que dans leur pays d’origine. À moyen terme, ils demandent que les agents dIRCC cessent de retourner les dossiers lorsquun document est manquant et qu’ils aient plutôt la directive de vérifier complètement les dossiers pour demander au requérant la totalité des documents manquants. Ils désirent également que les demandes soient traitées parallèlement par les deux paliers de gouvernement plutôt qu’en série.

À long terme, ils demandent finalement que le gouvernement réinvestisse à l’IRCC afin de traiter les arrérages de dossier et ainsi améliorer les délais et que le traitement de toutes les demandes soit informatisé.

« Il en va de la pérennité et de la compétitivité de notre économie, qui se voit confrontée à une limitation de sa capacité de production pour des raisons essentiellement superficielles. On ne demande pas que l’immigration devienne une porte tournante, on demande simplement que les délais soient raisonnables surtout quand on répond à toutes les exigences du ministère », conclut Évans Thibeault au nom des 12 entreprises concernées.

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