Auteur

Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Par souci de répondre à ses enjeux dans le domaine des ressources humaines (RH), Industries Dodec a choisi un chemin innovant. C’est ainsi qu’elle a lancé le recrutement, au cours du dernier mois, d’un coordonnateur RH et mieux être, qui aura notamment pour rôle de mettre en place des indicateurs de bonheur.

Industrie Dodec, qui se spécialise dans l’usinage, la soudure et la mécanique industrielle, fait partie d’un groupe d’entreprises avec Hydraumarc et Industries Chic. Ses gestionnaires ont décidé d’ajouter une personne dédiée au mieux-être pour venir soutenir la conseillère RH et la coordonnatrice santé et sécurité au travail, afin de pousser plus loin de développement de l’ensemble de l’organisation.

« On veut faire de la rétention, on veut attirer, mais en dehors de tout ça, on veut que les employés soient heureux et qu’ils aient le goût de venir travailler. Il nous fallait quelqu’un de dédié, en quelque sorte la fée du sourire au travail, qui va pouvoir répondre aux besoins des employés. […] En intégrant le mieux-être à son titre, c’est plus officiel, les gens vont savoir à qui se référer. Ça va porter l’équipe, y compris la direction, à ne pas l’encombrer de dossiers en RH, qui n’ont pas de lien avec le mieux-être des employés », explique Véronique Quévillon, conseillère en RH et SST chez Industrie Dodec.

Augmenter le plaisir au travail

En plus des indicateurs liés au bonheur, cette personne sera notamment responsable de développer des programmes et initiatives pour agrémenter l’ambiance et le plaisir au travail, ainsi que pour encourager la reconnaissance entre les employés, gestionnaires, etc.

« La personne va faire beaucoup de planchers, il va y avoir une proximité avec les gens. Elle va les sonder et faire de la gestion participative. On veut vraiment mettre l’emphase sur l’implication de ceux-ci. […] Par la proximité avec les gens, on veut les inciter à se confier sur ce qui leur manque. C’est de tout prendre en considération. Avec toute l’information qu’on peut amasser, on va pouvoir suivre l’évolution de tout ça et de ce qu’on met en place à travers le temps. […] On veut aussi implanter des programmes avec le Bureau de normalisation du Québec (BNQ). On avait déjà beaucoup de choses en place, mais on veut les officialiser », mentionne la gestionnaire.

Des enjeux de santé mentale

C’est afin de répondre à différents enjeux en matière de gestion des ressources humaines, vécues depuis plusieurs années, que les gestionnaires de l’entreprise ont décidé de miser sur le bonheur de leurs employés et d’investir en ce sens. « Comme la plupart, on a un enjeu de rareté de main-d’œuvre spécialisée, ce qui nous a amenés au recrutement international et à la diversité qu’on retrouve au sein de l’entreprise. On a aussi noté la formation, la marque employeur, la rétention des employés. Et on a aussi constaté un enjeu de santé mentale au travail, qui est ressorti plus fortement au cours de la dernière année », indique Mme Quévillon.

Industrie Dodec a mis plusieurs mesures en place, telles que réviser les échelles salariales, bonifier les programmes de SST et revoir l’organisation du travail et des tâches, mais ses gestionnaires souhaitaient pousser plus loin leurs efforts. « L’ambiance, les valeurs et la culture d’entreprise influencent le bonheur au travail aussi. Tout l’aspect reconnaissance est important aussi. On travaille sur un plan d’action en ce sens aussi », précise Véronique Quévillon.

Diversité internationale

Elle précise qu’Industries Dodec a commencé à recruter à l’international il y a 25 ou 30 ans, et que depuis 2018, elle a recruté plusieurs travailleurs en Colombie. L’entreprise compte ainsi 13 employés colombiens sur 85, et un autre groupe d’une dizaine de soudeurs et machinistes arrivera à l’automne. Plusieurs autres travailleurs viennent également de différents pays. « Il y a la barrière de langue au départ pour ceux qui ne parlent pas français, mais il y a aussi toute l’intégration dans l’entreprise, la communauté. C’est une adaptation pour tous », estime la conseillère RH et SST, ajoutant que l’entreprise a mis en place plusieurs mesures pour assurer l’accueil et l’intégration des travailleurs étrangers, comme l’acquisition de maisons pour les loger et l’accompagnement à leur arrivée.

La nouvelle ressource aura donc également la responsabilité d’assurer le suivi des dossiers et contrats des travailleurs étrangers, mais aussi de veiller au bon déroulement de l’accueil et l’intégration de tout nouvel employé, étranger ou non, au sein de l’organisation. « La chose la plus importante, quand on a un nouvel employé, c’est vraiment l’accueil. On veut que nos employés aient le sentiment d’engagement, qu’ils aient le goût de s’investir dans leur travail, de le faire par plaisir », conclut Véronique Quévillon.

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