N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Formation et main-d'oeuvre, un milieu en évolution, publié dans notre édition du mois d'août.
« En 2024, on est loin de l’époque où celui qui devient directeur est celui qui occupe un poste depuis plusieurs années et qui a des cheveux gris. Maintenant, les directeurs sont nommés très tôt en carrière », indique la professionnelle en coaching, qui accompagne les gestionnaires afin qu’ils se découvrent et puissent miser sur leurs forces pour se développer dans leurs fonctions.
Leadership authentique
Le monde du travail est en bouleversement depuis quelques années. À cet effet, l’experte rappelle l’importance pour les futurs gestionnaires d’aller chercher les bonnes ressources pour se découvrir, tout en reconnaissant qu’ils ne peuvent pas tout connaître. « Avec le départ des baby-boomers, ils ne peuvent pas toujours être des experts comparativement à leurs prédécesseurs. Parfois, ils arrivent rapidement et n’ont pas le contexte nécessaire pour tout maîtriser. Ils peuvent avoir à travailler avec des employés plus âgés qu’eux. C’est là qu’il y a une leçon d’humilité qui doit embarquer chez le gestionnaire. Il ne peut peut-être pas tout connaître, mais il a des connaissances et il peut compter sur une équipe. Le leader d’aujourd’hui doit être à l’écoute et être rassembleur », explique la conseillère en relations industrielles agréée.
« À la base, un leader est une personne qui est rassembleuse, qui a de la vision et qui a des habiletés à communiquer. Il voit à long terme, voit les possibilités et les enjeux. Capable de rassembler les gens autour de ça pour les garder engagés. Un bon leader apprend, et malgré tout ce qui se passe : défis, embûches, conflits, etc., il reste toujours en mode solution pour apprendre », souligne Mme Tremblay. « Le plus important : c’est de partir de qui on est. Ne pas jouer un rôle. Un leader doit être vrai ; authentique. Il doit communiquer et affirmer ses propos. Je dirais aussi qu’il doit apprendre à communiquer ses propos, à développer ses habiletés de communication. Tout se dit, mais de la bonne façon », rappelle-t-elle.
Un long travail sur soi
Pour Audrey Tremblay, il est important pour une personne accédant à un rôle de direction d’entreprendre un processus visant à bien se connaître. « Je dirais même de travailler sur soi. Apprendre à se connaître et à s’accepter. Reconnaître ses forces et ses faiblesses. Ce sont des éléments qui peuvent paraître simples, mais c’est difficile de reconnaître ses forces. Pour ça, il existe des tests d’évaluation, on peut aller chercher des rétroactions, analyser son comportement. Nos pairs peuvent nous aider à ce niveau, mais il y a aussi tous les professionnels : travailleur social, psychologue, coach, etc., qui peuvent apporter du sens et des pistes de réflexion », énumère celle qui accompagne les gestionnaires afin qu’ils se découvrent et puissent miser sur leurs forces pour se développer dans leurs fonctions.
Est-ce que des employés doivent avoir du leadership dans leur travail ? C’est indéniable, mais pas au même niveau qu’un gestionnaire. « Ça dépend de la personnalité de chacun, ensuite tout dépend du climat. Les employés doivent se sentir en sécurité. Ils doivent se sentir considérés et en confiance si l’on veut qu’ils exercent un peu leurs rôles. C’est la responsabilité d’un gestionnaire — et d’un bon leader — de laisser la place aux idées. […] Et il faut se rappeler qu’un employé n’est pas obligé d’avoir un fort leadership. Il faut que le directeur respecte ça chez les employés », conclut-elle.