SAGUENAY – La moitié des jeunes professionnels de 16 à 35 ans seraient prêts à accepter une baisse de salaire pour un emploi leur offrant plus de temps pour leur vie personnelle. C’est un des constats que dresse la deuxième édition de l’étude Travaillons ensemble dévoilée en février par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).
Un premier sondage avait déjà permis de constater que la conciliation travail-vie personnelle trônait au sommet des priorités des jeunes professionnels. À tel point que, dans cette deuxième édition réalisée par la firme Léger, on apprend qu’en se basant sur un salaire annuel de 50 000 $, la moitié des répondants seraient prêts à accepter une baisse de 5 000 $, pour autant qu’on leur propose une semaine de quatre jours (59 %), deux mois de vacances payées après cinq ans d’ancienneté (55 %) ou une banque de vacances illimitées, à condition que le travail soit fait (51 %).
Envisager les horaires autrement
Selon le président-directeur général du RJCCQ, Pierre Graff, il y a un appétit pour envisager les horaires autrement, pas seulement dans une journée standard, mais aussi dans les heures totales qui sont faites sur une année. « Une chose qui est assez saisissante, c’est l’horaire de travail. La réponse est vraiment sans appel. Il n’y a que 22 % des jeunes professionnels qui tiennent à avoir un horaire fixe. Et ça, c’est peut-être lié juste au fait que certains n’ont pas le choix, par exemple ceux qui travaillent en centres d’appels », souligne-t-il.
En ce qui a trait à la forme que pourrait prendre un horaire flexible, les réponses vont principalement dans deux directions. « La première, la plus forte de toutes [46 % NDLR], c’est de pouvoir faire leurs horaires, peu importe comment ils les répartissent dans la semaine. L’autre, à 31 %, c’est que les jeunes voudraient avoir un horaire selon les tâches et non pas selon le nombre d’heures qu’ils devraient effectuer. »
Pas une surprise
Pour le vice-président jeunesse à la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF), Simon McNicoll, les chiffres dévoilés par le RJCCQ ne sont pas une surprise. « Ce qu’on entend de nos membres, ça se reflète dans le sondage. Je ne suis pas tombé en bas de ma chaise en le lisant. C’est directement lié à ce qu’on constate chez nos membres », assure-t-il.
Monsieur McNicoll croit que le sondage permet de mettre des chiffres sur des tendances déjà connues en plus de préciser différents éléments pour outiller les employeurs. « C’est plein de trucs qu’on pouvait dire avant : il faut changer ci ou ça. Mais maintenant, on peut s’appuyer sur quelque chose, sur un document qui est très intéressant. »
Projet sur trois ans
Les résultats dévoilés par la RJCCQ constituent le second sondage d’un projet de recherche et de concertation qui en totalise six sur trois ans. Celui-ci vise à brosser un portrait global des intérêts et des besoins des jeunes en matière de conditions de travail. « Nous avons constaté des changements assez profonds qui affectaient le marché du travail et nous voulions consulter les 18 à 35 ans, les jeunes professionnels du secteur des services sur leur perception des conditions de travail. […] L’idée en lançant ces sondages était de présenter les résultats aux employeurs et de créer un dialogue intergénérationnel », indique Pierre Graff.