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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – La firme de génie-conseil multidisciplinaire régionale UNIGEC, qui célèbre son 40e anniversaire, connaît une croissance importante depuis les cinq dernières années. Son équipe, qui est au cœur de la philosophie de l’entreprise, s’est d’ailleurs considérablement agrandie en un an, pour atteindre une cinquantaine de personnes en septembre.

UNIGEC a choisi de relever le défi de la main-d’œuvre pour poursuivre sa croissance. Le chiffre d’affaires et le nombre d’employés ont doublé au cours des cinq dernières années et un département administratif, qui devrait employer une quinzaine de personnes, a été lancé au début de l’année. Elle met en place différentes stratégies, dont celle de se rapprocher des institutions d’enseignement et d’accueillir plus de stagiaires. Les gestionnaires de l’entreprise sont aussi amenés à réfléchir autrement, mais surtout, ils se basent sur la dynamique très familiale établie depuis les tout débuts.

« On ne fait pas de produit, on n’a pas d’automatisation qui peut être faite. Nous ne pouvons pas acheter une machine pour produire plus. Nous, on a des gens qui travaillent. Ce sont nos gens qui sont importants. Ce qu’on a, c’est de l’expertise, des compétences, du savoir-faire. Cette équipe, c’est notre force. Les services qu’on offre, ils sont donnés par nos gens. Pour nous, ce qui est au cœur d’UNIGEC, du génie-conseil, ce sont nos gens », soulignent d’entrée de jeu Carol-Ann Lamontagne-Poirier, coordonnatrice RH, et Andréanne R. Gagné, coordonnatrice au marketing et aux
communications pour l’entreprise.

Les deux femmes rappellent que plusieurs employés comptent plus de 20 ou 30 ans d’expérience, ce qui apporte une grande richesse et expertise. « Dans notre domaine, le chiffre d’affaires est relié à nos ressources humaines. Notre valeur ajoutée, c’est chaque personne qui œuvre dans l’entreprise. Tout est orienté vers les gens », renchérit le directeur général, Pierre Morin, convaincu que c’est ce qui fait le succès de l’entreprise depuis 40 ans.

Miser sur les aspirations

Suivant cette philosophie, lorsque UNIGEC embauche des travailleurs, c’est dans une perspective sur le long terme. « On n’engage pas des gens à contrat pour les laisser partir ensuite. C’est pareil pour les stagiaires, on souhaite qu’ils restent avec nous à long terme. […] Quand tu entres dans l’équipe, tu viens chercher TA place. Notre style de gestion est axé là-dessus : la personne est importante. On travaille en “différenciation professionnelle”. C’est de s’adapter à la personne, où elle veut aller, à ses besoins et aspirations aussi, pour qu’elle soit épanouie au travail », rappelle Carol-Ann Lamontagne.

Les employés ont aussi la possibilité de se mobiliser pour des projets au sein de l’entreprise, mais en dehors du travail en tant que tel. Par exemple, l’équipe a mis sur place un jardin communautaire sur les terrains d’UNIGEC. « C’est parti d’une idée de plusieurs employés et notre directeur général a proposé d’acheter le matériel nécessaire pour le réaliser. Ça a permis à toute l’équipe de se mobiliser, de se réunir, à des gens qui normalement ne travaillent pas ensemble au quotidien d’œuvrer sur un projet commun », raconte Andréanne R. Gagné, ajoutant voir de nombreux effets positifs de cette initiative.

Transition numérique

Depuis quatre ans, UNIGEC s’investit dans la transition numérique en construction, en implantant les pratiques connues sous le nom de Building information modeling (BIM), soit Modélisation des données du bâtiment (MDB). Elle a profité de la pandémie pour accélérer cette transition en formant l’intégralité de ses employés à l’utilisation de ces pratiques et du logiciel Revit, permettant cette modélisation 3D. « Avec le BIM, toutes les disciplines travaillent dans la même maquette. Il y a un gros avantage : la coordination est mieux faite, l’information est facile à obtenir. C’est aussi plus facile pour l’entretien », note Pierre Morin.

Selon les gestionnaires de la firme saguenéenne, il est assez rare pour une PME comme la leur de faire ce saut, puisque cela demande énormément de formation, d’adaptation, de temps et d’investissements. « On est l’une des rares firmes de notre dimension à être impliquée dans ces types de technologies-là à grande échelle pour être capable de planifier des projets majeurs. Pour une petite organisation comme la nôtre, c’est un investissement important. C’est comme passer du dessin au crayon au dessin par ordinateur. C’est totalement différent comme façon de faire », explique M. Morin.

Une stratégie gagnante

Le choix de faire la transition vers le BIM a été un succès pour UNIGEC, puisque cette pratique est exigée pour certains contrats. Il faut rappeler que le gouvernement du Québec a été l’un des premiers à s’impliquer dans cette méthode-là pour tous ses projets majeurs, soit de 25 M$ ou plus. Selon M. Morin, il devrait bientôt l’appliquer à ses projets autour de 10 M$. Il croit également que d’ici une quinzaine d’année, la majorité des projets se réaliseront en BIM.

C’est d’ailleurs pour la Société québécoise des infrastructures que la firme a obtenu son plus gros contrat en BIM, en collaboration avec Tetra-Tech. Il s’agit de celui des trois maisons des aînés de la région, projet estimé entre 150 et 200 millions de dollars. « Actuellement, il y a aussi des grandes organisations au Québec qui nous ont approchés, parce qu’ils nous comparent aux meilleurs dans ce domaine pour réaliser des projets en Revit, en BIM. Ils nous comparent aux meilleurs, qui sont en Ontario. Tout nous laisse croire qu’on est allés dans la bonne direction », mentionne le directeur général.

Mentionnons qu’UNIGEC œuvre principalement dans la région, de même que dans le Nord-du-Québec, la Côte-Nord, la Gaspésie et Charlevoix. Elle offre aussi des services à certains clients dans l’axe Québec-Montréal.

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