Auteur

Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Avoir une ambiance familiale avec 400 employés en haute saison et se distinguer pour le recrutement, c’est possible, si l’on se fie aux dirigeants du Groupe Alfred Boivin. Le secret ? S’assurer que les valeurs qu’on prône soient vécues et véhiculées dans l’organisation.

L’Entreprise de l’année 2021 au Gala des Dubuc de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay–Le Fjord (CCISF) se démarque en ce qui a trait à l’attraction et la rétention des ressources humaines. « Nous souffrons un peu de la pénurie de main-d’œuvre, mais pas tant que ça. Nous n’avons pas un gros taux de roulement. Le secret, c’est qu’il faut être soi-même, tout simplement. Nous avons continué à mettre en action les valeurs que nous véhiculions. […] Moi, j’ai des collègues, pas des employés », explique Stéphane Boivin, vice-président opérations et directeur général du Groupe Alfred Boivin. Celui-ci opère plusieurs divisions dans des domaines variés allant du transport aux travaux de génie civil en passant par le dynamitage et l’innovation industrielle.

Tous les matins, l’homme d’affaires met un point d’honneur à se déplacer pour rencontrer les gens sur leur lieu de travail. « J’essaie d’être présent autant que je peux. L’idée, c’est d’être accessible. Les gens qui m’entourent et l’équipe de gestion partagent les mêmes valeurs. Ça se vit à tous les niveaux de l’entreprise », affirme-t-il. Selon M. Boivin, l’implication des gestionnaires auprès des employés va au-delà du travail. « Nous nous préoccupons de nos gens pour vrai. Même si c’est de l’ordre personnel, nous allons les conseiller, les accompagner. »

Une fierté

Dans le même ordre d’idées, quand le Groupe Alfred Boivin a revu sa mission, sa vision et ses valeurs, les gestionnaires ont décidé de partir de la base. Ils ont demandé aux employés d’écrire comment ils percevaient l’entreprise. « Nous n’avons pas écrit un mot. Ce sont nos employés qui l’ont fait pour nous. Une grande famille, c’est le point qui est sorti en premier. Ensuite, le respect, l’environnement, l’innovation, l’optimisation, la santé-sécurité et l’intégrité. Ce qu’on voit sur notre site, ça vient des employés. C’est une très belle fierté pour nous », raconte le directeur général.

Recrutement original

C’est en 2017 que le Groupe Alfred Boivin a entrepris un virage afin de mettre de l’avant sa marque employeur. L’entreprise a alors précisé son approche par rapport à l’attraction de main-d’œuvre. Offres d’emploi humoristiques et colorées illustrées par des photos d’enfants des employés attirent notamment le regard sur ses réseaux sociaux. Ceux-ci se veulent d’ailleurs le reflet de la marque employeur et des valeurs du Groupe, avec un ton humoristique, des publications sur différentes activités et implications de l’équipe ainsi que quelques aperçus du quotidien des travailleurs. « Ça aussi, ça fait partie de qui on est ! »

Un autre point important du recrutement passe par l’attraction de travailleurs étrangers. « Nous avons été l’une des premières entreprises de Saguenay à recruter des travailleurs en vue d’une immigration permanente. Ils viennent avec leur famille s’établir ici », note Stéphane Boivin.

Le Groupe participe entre autres chaque année aux Journées Québec organisées par le gouvernement provincial. Il s’est rendu en France et, l’automne dernier, en Europe francophone pour des missions de recrutement. Il prendra également part aux Journées Québec Monde en février. « L’exposition est plus grande en participant à ces missions que si on le faisait seulement par nous-mêmes. »

Empreinte environnementale

L’environnement occupe une place importante au sein du Groupe Alfred Boivin. C’est pourquoi ses gestionnaires ont entrepris il y a quelques années une réflexion sur la façon dont ils pouvaient réduire son empreinte environnementale. Avec 75 camions lourds sur les routes, ils se sont attardés principalement sur cet aspect.

« Dans les technologies qu’on pouvait avoir dans l’immédiat, c’était le gaz naturel. Cette technologie émet 25 % moins de gaz à effet de serre (GES) que le diésel et ça diminue de 90 % les émissions de particules fines. […] Et si on utilisait seulement du gaz naturel renouvelable (GNR), ce seraient des émissions de GES négatives qu’on obtiendrait », précise le directeur général.

Actuellement, sept camions de la flotte fonctionnent au gaz naturel. « C’est une technologie très fiable et moins complexe que le diésel. Il n’y a pas de système antipollution à gérer, donc les coûts d’entretien sont plus bas. C’est vraiment une belle opportunité pour la transition vers les énergies propres », mentionne Stéphane Boivin, qui rappelle que les autres technologies ne sont pas toutes encore à point pour les véhicules lourds.

Cette volonté de passer au gaz naturel a même entraîné la création d’une entreprise avec RL Énergies et DGSC. Baptisée Énergie Tergasa, elle veut répondre à un enjeu d’approvisionnement, puisque le distributeur le plus proche était situé à Lévis. L’ouverture de sa première station de distribution de gaz naturel compressé à Saguenay est prévue sous peu.

Véhicules hybrides

Groupe Alfred Boivin a également commencé à introduire des véhicules hybrides dans sa flotte de camions plus petits, comme les F-150. « Les tests sont concluants. Ils roulent électrique environ 20 à 25 % du temps et on économise 6 litres aux 100 kilomètres. […] On a aussi précommandé les camions électriques annoncés par Ford pour les essayer. »

L’entreprise prévoit installer des bornes de recharge sur ses sites. Elle surveille aussi l’évolution des moteurs au gaz naturel, notamment la venue d’un bloc moteur plus puissant que celui existant. « Avec le moteur annoncé par Cummins, on répondrait à 95 % de nos besoins. […] Je ne pense pas que l’avenir soit fait d’une seule forme d’énergie. Il faut essayer différentes nouvelles technologies. Il y a de plus en plus d’énergies alternatives », conclut M. Boivin.

Commentaires