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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Depuis 2010, les entreprises québécoises qui possèdent des pratiques exemplaires en matière de conciliation travail-famille peuvent obtenir une certification du Bureau de la normalisation du Québec (BNQ). Et les premières entreprises à avoir été certifiées dans la province, STAS et Unigec, sont saguenéennes.

Propriété de la même famille, les deux entreprises-soeurs ont décidé de formaliser des pratiques qui étaient déjà en place. « C’est une façon de se démarquer. C’est officiel, réel, véritable, il y a une politique qui gère ça. C’est un plus en tant qu’employeur pour attirer les ressources », indique le responsable marketing et communications chez STAS, Dominic Vézina.

En effet, pour obtenir la norme BNQ 9700-820 sur la conciliation travail-famille (CTF), l’entreprise doit se soumettre à un audit du BNQ, qui évaluera le respect des critères de base et octroiera des points supplémentaires pour les critères optionnels. « Ça donne un regard externe. C’est une tierce partie indépendante qui vient valider la conformité sur une base régulière. L’auditeur évalue si tout le processus d’établissement des besoins a été fait et l’intérêt du personnel aussi sur la mise en œuvre », explique le directeur principal du BNQ, Jean Rousseau.

Processus rigoureux

D’abord et avant tout, pour obtenir la norme en CTF, c’est la conformité des mesures avec les besoins des employés qui est importante, de même qu’un engagement fort de la direction. « L’entreprise doit nommer une personne responsable et former le comité selon les critères. […] Il doit y avoir un sondage auprès des employés pour connaître leurs besoins, afin que le comité puisse suggérer des mesures adaptées aux besoins de l’organisation et des employés », souligne M. Rousseau. Le tout devra ensuite être regroupé dans une politique et un plan de mise en œuvre.

La norme BNQ 9700-820 comporte 4 niveau, le quatrième étant le plus élevé. STAS et UNIGEC sont d’ailleurs certifiées niveau 4. Outre les critères mentionnés plus haut et le respect des lois et règlements, plusieurs autres mesures sont évaluées par le BNQ. Mentionnons notamment l’offre d’une formation sur la CTF, la présence d’un programme d’aide aux employés, l’aménagement du temps de travail, l’octroi de congés, le télétravail, les services ou biens offerts dans les lieux de travail, etc.

Par exemple, STAS a choisi d’offrir des horaires de travail flexible, des banques d’heures, des congés pour obligations familiales, la possibilité de télétravail ou de semaines de travail comprimé, le remboursement des frais de garde pour les heures supplémentaires, et plusieurs autres mesures. Selon l’entreprise, le fait d’évoluer dans un secteur manufacturier n’est pas un frein à l’implantation de telles mesures. « On s’adapte. Je crois que le fait de faire confiance à nos employés, ils nous le redonnent naturellement. C’est prouvé pour nous que les gains surpassent les pertes », affirme Dominic Vézina.

Mentionnons d’ailleurs que la norme s’applique à toute taille et à tous types d’entreprises, qu’elles soient petites ou grandes, peu importe le secteur dans lequel elles évoluent. « C’est un outil pour attirer et retenir la main-d’œuvre », conclut Jean Rousseau. Au Québec, actuellement, seules huit organisations ont obtenu la certification.

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