SAGUENAY - Un deuxième groupe d’investisseurs originaire de l’Asie lorgne le projet de mine d’apatite du Lac à Paul de la minière Arianne Phosphate (AP), selon Jean-Sébastien David, le chef des opérations de l’entreprise. L’homme explique que des documents de présentation ont récemment été fournis à ce nouveau partenaire potentiel. Le CO confirme également que l’entente finale liée au protocole signé en juin avec la chinoise China Machinery Industry Construction Group (SINOCONST) sera déposée au conseil d’administration d’Arianne Phosphate vers le milieu d’août.
Rappelons que, si l’entente se concrétise, Sinoconst, qui appartient au gouvernement chinois, financerait éventuellement à 100 % le projet du Lac à Paul et pourrait, en contrepartie, acquérir tout le concentré qui n’est pas encore vendu par AP. Il faut savoir que plusieurs analystes avancent que la Chine était jusqu’à tout récemment autosuffisante dans ce domaine, mais qu’elle se dirige vers un déficit de concentré de phosphate, ce qui expliquerait l’intérêt des dirigeants de ce vaste pays pour le projet d’Arianne Phosphate. Soulignons également que la minière avait annoncé en juin avoir des discussions sérieuses avec des groupes originaires de l’Inde.
Belledune avance aussi
Par ailleurs, l’étude de préfaisabilité du projet de construction d’une usine d’acide phosphorique à Belledune, au Nouveau-Brunswick, devrait également être déposée au mois d’août, selon Jean-Sébastien David. Arianne Phosphate avait d’ailleurs annoncé, il y a un an, la signature d’une entente avec le gouvernement néo-brunswickois pour la réalisation de cette étude d’implantation, évaluée à 675 000 $.
L’usine d’acide phosphorique aura besoin d’un approvisionnement annuel en acide sulfurique et en apatite du Lac à Paul pour produire annuellement quelque 500 000 tonnes d’acide phosphorique, destinées principalement au marché des engrais. Le gypse constituerait un des sous-produits commercialisables de ces installations. « Ça bouge beaucoup en ce moment. Le mois d’août devrait être rock and roll pour notre équipe, alors qu’on pourrait, notamment, avoir un go définitif pour notre projet », indique Jean-Sébastien David.
Une première version pour la remorque d’aluminium
Par ailleurs, tel qu’annoncé dans un communiqué de la minière en mars 2018, Arianne Phosphate (AP) a déposé au cours des derniers jours le concept préliminaire de la remorque qui sera utilisée pour transporter le concentré d’apatite de la mine du Lac à Paul jusqu’au port projeté sur la rive nord du Saguenay. Selon Jean-Sébastien David, chef des opérations de la minière, il s’agit d’une conception novatrice qui permettra de réduire le poids des camions de transport et d’accroître la charge.
Selon la minière, la mise en service de ces nouvelles remorques se traduira par moins de camions sur la route, ce qui augmentera la sécurité des usagers et réduira l’impact global sur l’environnement. Cet équipement unique a été développé en partenariat avec Alcoa Innovations, le Conseil national de recherche du Canada (CNRC), le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA), la Société de la vallée de l’Aluminium (SVA), le Réseau Trans-Al, Mecfor et le Groupe Alfred Boivin.
« Ce projet confirme encore que nous avons toute l’expertise qu’il faut pour concevoir chez nous des produits novateurs à base d’aluminium », lance Jean-Sébastien David. « J’aime vraiment travailler sur ce dossier en lien direct avec les enjeux de transport et de l’environnement. […] Nous travaillons spécifiquement pour ajouter du volume de minerai [dans la remorque], ce qui aura comme effet de diminuer le nombre de camions sur la route. Nous voulons augmenter au maximum le pay load. Initialement, la remorque pouvait transporter 120 tonnes, alors que la nouvelle structure peut supporter 150 tonnes. On ne pourra probablement jamais atteindre ce maximum, mais il nous reste à déterminer comment nous pouvons maximiser et positionner le volume de produit supplémentaire à transporter », ajoute-t-il.
Des économies d’échelle
Pour AP, cette conception générera également des économies d’échelle, puisqu’elle réduira le coût du transport du concentré jusqu’au port. Par ailleurs, le système déchargement situé sous la remorque permettra d’éliminer des équipements de levée de la remorque, très onéreux. « Déjà reconnu comme l’un des producteurs de concentré de phosphate de haute pureté ayant les coûts les plus bas, cette économie situera Arianne encore en meilleure position. L’un des objectifs importants de l’entreprise est d’optimiser continuellement le projet. Notre travail concernant la conception des remorques avec nos partenaires, jusqu’à présent, a démontré que la nouvelle conception réduirait le nombre de camions requis sur la route sans affecter le tonnage total expédié. Les avantages sont multiples: cela réduira à la fois notre empreinte environnementale ainsi que nos dépenses d’investissement et d’exploitation. Cette collaboration est un effort de groupe et je voudrais remercier tous nos partenaires dans cette aventure », indique Jean-Sébastien David.
Nouvelle ressource chez Arianne
Arianne annonce également qu’une nouvelle ressource se joint à son équipe. Raphael Gaudreault occupera le poste de directeur du secteur minier auprès d’Arianne après avoir récemment occupé le poste de directeur de la planification et de la performance minière chez Arcelor, où il était responsable de la planification à moyen et long terme pour l’une des plus grandes mines à ciel ouvert d’Amérique du Nord.