N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Les mines, portes ouvertes vers le nord publié dans notre édition du mois de janvier.
SAGUENAY — Si les immenses terrains de la Zone IP de Saguenay sont encore vacants, les prochains mois pourraient être porteurs pour ce secteur industriel situé en bordure du Port de Saguenay. Le président-directeur général de Port de Saguenay, Carl Laberge, est sûr de voir des annonces de nouvelles entreprises au cours des prochains mois. Chose certaine, des joueurs de la filière batterie et des métaux critiques semblent s’intéresser à la région pour leurs opérations industrielles.
D’entrée de jeu, Carl Laberge rappelle que bien qu’il y ait de l’intérêt de la part joueurs majeurs dans plusieurs domaines, notamment celui des batteries et métaux critiques, certaines notions de confidentialité l’empêchent de communiquer plus d’informations sur un projet précis qui pourrait émerger ou franchir des étapes importantes. Il certifie cependant que la Zone industrialo-portuaire, dans laquelle son organisation est partenaire, serait dans un «environnement favorable» pour ces joueurs. « Il y a beaucoup d’intérêt. Ça, on peut le dire. On travaille fort pour amener des annonces, mais on ne peut pas le garantir. Ce sont les entreprises qui ont le contrôle de leurs annonces », explique-t-il.
Une région qui a des atouts
Citant les investissements des différents paliers gouvernementaux, notamment Québec, dans les infrastructures sur le site ainsi que la proximité avec des centres de formation régionaux spécialisés dans certains créneaux industriels, le PDG de Port de Saguenay croit qu’au-delà des terrains prêts à construire, les entreprises qui s’implanteront dans la région auront plusieurs avantages. « La proximité des territoires nordiques, l’aspect du transport multimodal et de potentiels blocs énergétiques disponibles pourraient inciter des organisations à nous choisir pour établir leurs opérations », affirme le dirigeant.
Questionné sur les enjeux de main-d’œuvre et de logement, M. Laberge est catégorique : ils ne sont pas propres uniquement à notre territoire. Cette réalité touche autant les États-Unis que le reste du Canada. « Nous voyons que les gens reviennent dans la région. Je crois que c’est un signe positif que nous avons des avantages, ne serait-ce du côté de la qualité de vie. Il y a des familles qui attendent avant de revenir alors que des gens de l’extérieur pourraient aussi s’intéresser au Saguenay–Lac-Saint-Jean lorsque des annonces auront lieu. Je crois sincèrement que nous sommes condamnés au succès », assure le dirigeant.
« La région est un centre de population important avec 250 000 habitants. On est dans un contexte où la rareté de main-d’œuvre transcende l’ensemble de l’Amérique du Nord. Aux États-Unis, le taux de chômage est nettement plus bas qu’ici », rappelle-t-il.
Un accès aux ressources
En plus des infrastructures, de la population et de l’accès facile au reste du globe grâce au port de mer en eau profonde et le transport par train, le territoire posséderait également un accès avantageux à des ressources. Dans la filière batterie, des analystes affirment que le futur de la production de batteries au lithium pour voitures électriques d’entrée de gamme passerait par des compositions comprenant notamment du phosphate. Les projets miniers d’Arianne Phosphate ou de First Phosphate pourraient par ailleurs inciter certains transformateurs à choisir la Zone IP de Saguenay pour leurs projets.
Filière batterie, mais pas que…
Le travail de démarchage industriel effectué conjointement par la Ville de Saguenay (Promotion Saguenay), le gouvernement du Québec (Investissement Québec) en partenariat avec Port de Saguenay pourraient porter fruit. À la fin de l’année 2023, la nouvelle société publique reliée au projet de Métaux Blackrock annonçait son désir d’amorcer des opérations de boulettage à Saguenay et de reporter son projet minier au nord de Chibougamau. En incluant ce dossier et les autres qu’il ne peut dévoiler, Carl Laberge croit qu’il est possible d’entrevoir «très rapidement» des annonces.
« Quand je te dis qu’il y a beaucoup d’intérêt, les terrains ailleurs deviennent plus rares. Le temps fait qu’on se positionne de mieux en mieux. Le gouvernement nous pousse beaucoup et croit beaucoup à notre développement. Ce n’est pas pour rien que des investissements sont faits chez nous et qu’il y a des montants prévus au budget québécois […] Nous sommes plus prêts que jamais de voir des annonces et la concrétisation de projets », conclut-il.