Auteur

Jean-Luc Doumont

À titre de chroniqueur du mensuel Informe Affaires, j’ai eu le plaisir de participer du 11 au 13 novembre dernier à la quatrième édition de l’évènement  Naturallia qui se tenait à Sudbury, la capitale du Nord ontarien.

Par Roger Boivin,
Président du Groupe Performance Stratégique
Chroniqueur économique

En marge de cette activité économique d’envergure (plus de 150 entreprises (foret, mines, énergie, fabrication de pointe) de sept provinces et de 13 pays), il m’est apparu intéressant d’établir certains parallèles entre le Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Nord Ontarien et croyez-moi, le parcours de cette région ressource Ontarienne est étrangement semblable au nôtre.

Le Nord de l’Ontario (qui s’étend du nord de Toronto jusqu’aux frontières du Québec et du Manitoba) représente 7 % de la population et 87 % du territoire de l’Ontario. C’est une immense région ressource dont le développement est basé sur l’exploitation/transformation de la foret et des ressources minérales. Baisse de population, taux de chômage élevé, exode de la population, méconnaissance des réalités régionales par les gouvernements/la population  du sud de la province, crise forestière, baisse du prix des matières premières, principales entreprises passées sous contrôle étranger, difficulté à se diversifier, les problématiques vécues par cette région nous sont étrangement familières…

Cependant, là où le Nord Ontarien devient fascinant, c’est lorsque que l’on énumère les nombreux gains politiques et économiques récents que cette région a réussi à obtenir:

  • Toujours victime de son éloignement des grands marchés, le Nord de l’Ontario a réussi à obtenir un tarif électrique industriel réduit de 30 % par rapport au sud de la province (ce qu’Hydro-Québec et le gouvernement du Québec nous ont toujours refusé, en prétextant que cela était impossible dans le contexte de libre-échange interprovincial et international !).
  • Pour répartir les emplois gouvernementaux et être plus près des réalités des régionaux, et après d’intenses pressions de la population du Nord, le gouvernement de l’Ontario a transféré en 1990 de Toronto à Sudbury, le siège de son ministère du Nord et des mines, incluant une grande partie de ses fonctionnaires. Le ministère des Ressources naturelles de l’Ontario a également transféré d’importants effectifs à Sudbury. Pour ces deux ministères, on parle de plus de 1 500 nouveaux postes stables et biens rémunérés dans une ville de 155 000 habitants !
  • Pour contribuer à diversifier l’économie de Sault-Ste-Marie, l’Ontario y a étable rien de moins que le siège social de la Société des loteries et des jeux de l’Ontario, l’équivalent de Loto-Québec, employant environ 1000 personnes dans cette ville de 80 000 habitants ! (Au fait, Loto-Québec a combien d’emplois au Saguenay-Lac-Saint-Jean ?)
  • Pour être au cœur de sa région desservie, FedNor, l’agence fédérale de développement du Nord de l’Ontario, opère des bureaux à Thunder Bay, Sault-Ste-Marie et Sudbury, où elle a son siège social. Le gouvernement du Canada a une agence dédiée à la diversification économique de tout le Québec, dont le siège social est évidemment à Montréal. Pourquoi ne pas avoir une agence de développement fédérale spécifiquement dédiée pour le Nord du Québec, comme le Nord de l’Ontario a réussi à obtenir en 2007 ?

Les régions québécoises nordiques (Saguenay-Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord et Nord du Québec), comptent elles aussi pour 7 % de la population et 90 % du territoire du Québec, des proportions très comparables au Nord de l’Ontario versus le reste de l’Ontario. Pourtant les régions québécoises nordiques sont très loin du compte quand on compare les gains que les Nord ontariens ont réussi à obtenir des gouvernements supérieurs ces dernières années.

Décidément, le Nord ontarien, est vraiment inspirant!

Une histoire à suivre sans nul doute!

Commentaires