SAGUENAY – Sur le plan mondial, la réputation de l’industrie numérique québécoise n’est plus à faire… Face à ses concurrentes, Saguenay est très bien placée pour tirer avantage de cet atout majeur grâce à la mise en place, dans son centre-ville, d’un Quartier numérique.
Depuis sa création, il y aura bientôt deux ans, 21 entreprises œuvrant dans ce secteur de pointe de la nouvelle économie ont décidé de s’y installer, ce qui a mené à la création de 263 emplois directs très bien rémunérés. » Ainsi s’exprime la directrice générale de Promotion Saguenay, Priscilla Nemey, dans le cadre d’une entrevue accordée récemment à Informe-Affaires. Elle était accompagnée pour l’occasion de son adjointe, Claudia Fortin. Les deux femmes ne cachent pas leur enthousiasme et leur optimisme face au développement accéléré de ce projet qui a bénéficié, lors de son lancement, d’une subvention de 10 millions $ du gouvernement québécois.
Depuis 1976
Il faut dire que Saguenay est loin d’en être à ses premières armes dans le secteur du numérique puisque CGI décidait, dès 1976, de transformer en Centre de haute technologie un édifice ayant déjà accueilli, à ses premières années d’activité, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Celui-ci est d’ailleurs situé au 930 de la rue Jacques-Cartier, à un jet de pierre de l’actuel Quartier numérique.
Au détour de 2016, ce fut au tour d’UBISOFT et de DEVICOM d’opter définitivement pour la rue Racine. Ces arrivées furent d’ailleurs la suite logique du bouillonnement prometteur qui a commencé à se faire sentir à Saguenay à partir du milieu des années 90 dans ce secteur d’activité.
Parmi les dernières entreprises à avoir fait le choix de Saguenay pour rayonner à travers le monde, il faut noter les présences de Timesphere (Sigma-RH) et de FOLKS-VFX. La première se spécialise dans la gestion d’horaires d’employés et l’optimisation des tâches; la seconde œuvre dans le domaine de la production vidéo.
Miser sur la qualité de vie
« L’éloignement géographique a été longtemps considéré comme l’un des principaux obstacles se dressant sur le chemin de notre développement économique. Or, avec l’arrivée du numérique, ce facteur négatif se transforme en un énorme avantage. À cela, il faut ajouter que le cadre naturel dans lequel Saguenay est située n’a pas son pareil, notamment au point de vue de la sécurité. Notre ville est également en mesure d’offrir ce qu’il y a de meilleur en matière de soins de santé et d’éducation ainsi que d’accès au logement », déclare Priscilla Nemey.
Claudia Fortin ajoute : « Grâce à la présence de l’UQAC, de deux cégeps et d’un Collège spécialisé, nous pouvons offrir à l’industrie du numérique un bassin de main-d’œuvre qualifiée, ce qui, en période de pénurie, représente un autre atout majeur; les programmes d’enseignement sont directement en lien avec ce secteur. D’autre part, l’INKUB Desjardins, une initiative lancée en 2018 sur le principe de l’incubateur industriel en partenariat avec Promotion Saguenay, accompagne les start-ups dans leur développement. »
Les statistiques des dernières décennies font état d’un exode impliquant le départ de 28 000 jeunes de la région en direction des grands centres, dont Montréal, selon Claudia Fortin. « Nous avons un projet en tête, dit-elle, afin de ramener une partie de cette migration au Saguenay ». Invitée à être plus précise, elle préfèrera ne pas élaborer davantage en précisant, toutefois, que des précisions pourraient être apportées en 2023.
La grande entreprise
Enfin, selon Mme Nemey, la présence à Saguenay de la grande entreprise est un autre facteur attractif supplémentaire à considérer et ce, autant pour les chercheurs, les gens d’affaires que les étudiants. « Le Quartier numérique permet dès à présent à la ville d’être reconnue, non seulement à l‘échelle du Québec, mais aussi à l’international, comme un lieu d’innovation propice à la mise en place de projets structurants et d’infrastructures pouvant répondre aux besoins d’une industrie qui connaît une expansion fulgurante. Nous ne sommes pas des néophytes dans ce domaine, notre écosystème numérique a vu le jour dès la fin des années 70. Nos racines sont profondes et l’expérience que nous avons acquise joue en notre faveur. »