C'est par voie de communiqué de presse que la Banque du Canada a annoncé qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1/2 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 3/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1/4 %.
La Banque du Canada explique que "l’inflation au Canada évolue essentiellement comme prévu. L’inflation mesurée par l’IPC global reste près de la limite inférieure de la fourchette cible de la Banque, les incidences désinflationnistes de la marge de capacités excédentaires dans l’économie et les bas prix des produits énergétiques de consommation n’étant compensées qu’en partie par l’effet inflationniste de la dépréciation du dollar canadien sur les prix des biens importés. La Banque s’attend à ce que, à la faveur de la dissipation de tous ces facteurs, l’inflation remonte à environ 2 % d’ici le début de 2017. Les mesures de l’inflation fondamentale devraient continuer d’avoisiner 2 %. La dynamique de l’économie mondiale est largement conforme à ce qu’on avait projeté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre, étant caractérisée par des perspectives économiques divergentes et des variations des termes de l’échange. La Chine poursuit sa transition vers un profil de croissance plus soutenable, et l’expansion aux États-Unis est sur la bonne voie, malgré la faiblesse temporaire observée au quatrième trimestre de 2015. La Réserve fédérale des États-Unis a commencé à retirer graduellement la détente monétaire exceptionnelle en place. Quoique les risques entourant les perspectives mondiales subsistent et se soient traduits par de fortes variations des prix de diverses catégories d’actifs, la croissance à l’échelle du globe devrait s’orienter à la hausse à partir de 2016".
Par ailleurs, celle-ci ajoute que "les prix du pétrole et d’autres produits de base ont poursuivi leur baisse, et cette évolution représente un revers pour l’économie canadienne. La croissance du PIB a vraisemblablement stagné au quatrième trimestre de 2015, freinée par l’atonie passagère de l’activité économique aux États-Unis, l’affaiblissement des investissements des entreprises et plusieurs autres facteurs temporaires. La Banque s’attend maintenant à ce que le retour de l’économie à un rythme de croissance supérieur à celui de la production potentielle soit retardé jusqu’au deuxième trimestre de 2016. Le long processus de réorientation vers les activités liées au secteur hors ressources est en cours, étant favorisé par un raffermissement de la demande aux États-Unis, la dépréciation du dollar canadien ainsi que les conditions monétaires et financières expansionnistes. L’emploi national demeure résilient malgré les pertes d’emplois subies par le secteur des ressources, et les dépenses des ménages continuent de s’accroître".
Mentionnons que la BdC prévoit un rythme d’expansion de l’économie canadienne qui s’établira à environ 1 1/2 % en 2016 et 2 1/2 % en 2017. Étant donné la nature complexe de l’ajustement structurel en cours, les perspectives concernant la demande et la production potentielle sont entachées d’une forte incertitude. Selon le scénario de référence actuel de la Banque, l’écart de production devrait se résorber plus tard qu’anticipé en octobre, soit vers la fin de 2017. Toutefois, la Banque n’a pas encore incorporé l’incidence positive des mesures budgétaires attendues dans le prochain budget fédéral.