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Jonathan Thibeault

SAGUENAY – Deux doctorants de la région sautent à pieds joints dans le monde des affaires. Kevin Chapron et Baptiste Lemarcis, de l’entreprise Technologie EllenSee, veulent développer un bracelet destiné aux aînés, dont l’objectif principal serait de détecter les chutes chez cette clientèle parfois vulnérable. La commercialisation de leur produit devrait se faire graduellement dès le milieu de 2019.

Grands gagnants du concours en entrepreneuriat numérique initié par la députée péquiste de Chicoutimi et organisé par le Moulin à Cie, les deux entrepreneurs veulent percer l’industrie technologique bienveillante. Leur projet mijote déjà depuis quelques années, nous apprend Kevin Chapron. « En 2013, mon grand-père a fait un AVC et a chuté. Heureusement que ma grand-mère était présente pour pouvoir gérer la situation. Cependant, lorsqu’il y a des personnes âgées qui sont seules, c’est plus compliqué. Avec notre dispositif, il sera possible de réduire les délais d’intervention des secours. Il y aura aussi d’autres fonctions qui contribueront à surveiller l’état de santé des aînés, notamment leur fréquence cardiaque, le taux d’oxygène dans le sang, etc. », explique le cofondateur d’EllenSee, en ajoutant que l’intelligence artificielle sera au service de l’objet.

Déploiement graduel

Même s’ils sont en plein démarrage de leur entreprise, Baptiste Lemarcis et Kevin Chapron désirent percer les différents marchés de manière graduelle. « Pour ne pas gâcher le potentiel de croissance, nous allons d’abord nous adresser aux résidences de personnes âgées et CHSLD privés. L’idée est de fournir des dispositifs à ces établissements pour que les infirmières puissent être alertées si un patient ou un résident éprouve des ennuis de santé. Le personnel sera alerté en temps réel des événements qui surviennent », mentionne M. Lemarcis. « La mise en marché pour le grand public se fera plus tard, le temps de le perfectionner pour les besoins des personnes âgées habitant seules », précise-t-il.

Le MÉSI impliqué

Les deux universitaires ont bien ficelé leur plan d’affaires. Pour compléter la phase de R&D, EllenSee doit avoir plus de 52 000 $ dans ses coffres pour aller de l’avant. La startup a cependant le support du ministère de l’Économie, des Sciences et de l’Innovation (MÉSI), qui subventionnera la moitié du projet, jusqu’à concurrence de 25 000 $. « Notre montage financier couvre beaucoup d’aspects, dont ceux des normes et des plans. Nous avons fait appel à de nombreuses firmes pour connaître les coûts réels de notre technologie », expliquent-ils. Comme c’est le cas pour les entreprises technologiques, une campagne de sociofinancement pourrait être envisagée. « Pour le moment, nous ne serions pas prêts à entreprendre cette avenue, parce que nous n’avons pas encore le bracelet en main, mais nous ne fermons pas la porte à cette possibilité lorsque nos dossiers seront plus avancés », fait par M. Lemarcis.

Les deux partenaires d’affaires s’entendent pour dire que leur gain au concours en entrepreneuriat numérique sera un levier important dans le lancement de la startup. « Nous avons de l’aide totalisant 10 000 $, ce qui n’est pas négligeable. Nous aurons du support en comptabilité, en droit et il y en a tellement qu’on en oublie. Nous bénéficions aussi de six mois d’abonnement au Moulin à Cie », concluent-ils, en mentionnant qu’ils ont aussi gagné deux laissez-passer pour l’événement C2 Montréal, un événement d’affaires dédié à l’innovation.

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