ZEC MARTIN-VALIN – S’il n’en tient qu’à ses deux audacieux promoteurs, Charles Marchand et Nathalie Bergeron, la pourvoirie Domaine l’Or Piste, stratégiquement positionnée dans les Monts-Valin entre le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, deviendra, sous peu, une étape incontournable pour les amateurs de motoneige et de VTT d’un océan à l’autre. Qui plus est, ils visent à attirer une clientèle locale et internationale d’amateurs de sensation forte que sont les férus de motoneige hors-piste. Il s’agira, à terme, d’un investissement de plus de 1 M$ pour compléter l’ensemble des projets de ce couple d’entrepreneurs.
Et ils ont les meilleures cartes dans leur manche : à une altitude de 750 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’exceptionnel enneigement de ce secteur montagneux unique au Québec, ainsi qu’une piste de motoneige interrégionale, accessible à quelques dizaines de mètres du chalet d’accueil. D’ailleurs, les amateurs de motoneige hors-piste, un sport en forte croissance, connaissent déjà le secteur des Monts-Valin, mais fréquentent moins le versant oriental du massif régional, qui a un potentiel remarquable à ce chapitre. Bien entendu, avec une centaine de lacs poissonneux et une forêt très giboyeuse, l’Or Piste (ancienne Pourvoirie du Lac Pierre) continuera d’offrir à sa clientèle des forfaits de chasse et de pêche en saison, mais le tourisme d’hiver deviendra son principal produit d’appel, notamment pour le marché international.
Le Far West comme signature
Propriétaires de la pourvoirie de 62 km2 depuis août 2020 seulement, le couple a déjà une idée bien arrêtée de ce que deviendront leurs installations dans les prochaines années. Au-delà des avantages uniques de la nature généreuse qui entoure les installations de l’Or Piste, Charles Marchand et Nathalie Bergeron ont voulu donner une couleur particulière à leur entreprise. Ils ont savamment combiné la thématique du Far West à la R, uée vers l’or… blanc, et ses magnifiques fresques. Donc des bâtiments affublés de noms évocateurs (le Cowboy, le Chasseur, le Prospecteur, le Pêcheur, le Trappeur, et le Marchand) combinés avec des décors, des meubles et des accessoires rappelant ces années incroyables d’aventure et de découverte, qui plaisent tant aux Européens.
Combler l’hébergement déficitaire
Le Domaine l’Or Piste est fort bien doté au chapitre de l’hébergement. Le complexe est équipé de sept chalets isolés, confortables et bien équipés, qui peuvent recevoir actuellement au moins 48 personnes en toute sécurité. Rappelons d’ailleurs que l’offre d’accueil très limitée pour des nuitées dans l’ensemble du massif des Monts-Valin est un enjeu majeur pour le secteur touristique. Dans ce contexte de rareté, plusieurs acteurs de l’industrie et pourvoyeurs, dans la région et au Québec, se sont montrés enthousiastes et ouverts à collaborer au déploiement des services de la pourvoirie l’Or Piste.
Une halte pour les motoneigistes de passage
Dans le projet en cours de développement de Charles Marchand et Nathalie Bergeron, une part importante de la stratégie consiste aussi à créer un havre de repos et de sécurité pour les amateurs de motoneige et de VTT de passage. Dans les prochains mois, ils ont prévu d’offrir un bloc sanitaire, une épicerie et une section de machines distributrices de breuvages et collations. Le projet inclut également l’installation de tentes de type prospecteurs qui seront chauffées la plupart du temps. Certains services seront d’ailleurs accessibles 24 heures par jour pour permettre aux visiteurs de passage de se réchauffer et de se restaurer.
« Je n’aurais jamais pensé être pourvoyeur un jour! »
Charles Marchand connaît le secteur du Domaine l’Or Piste comme le fond de sa poche. Celui qui parcourt ce territoire depuis qu’il est tout petit possède, avec sa famille, deux chalets sur des terrains contigus à la pourvoirie. « Mon père m’a toujours parlé de l’or blanc des Monts-Valin, dont j’ai beaucoup profité. […] J’ai grandi en marchant et portageant avec mon frère dans ce secteur pendant des années avant qu’il y ait un chemin d’accès, mais je n’aurais jamais pensé y être pourvoyeur un jour », lance l’entrepreneur.
L’homme d’affaires, fondateur également des co-entreprises Arbres et Cie et La Pelle à neige, explique qu’il connaissait déjà le propriétaire de la Pourvoirie du Lac Pierre, Paul Plourde (PDG de Groupe Voyages Québec) puisqu’il ont été voisins de villégiature pendant près de vingt ans. « M. Plourde m’a approché en 2018 pour acheter ses installations et j’ai dit non. Ça m’avait fait rêver, c’est un territoire magnifique que je connais bien. Mais j’avais décidé de passer mon tour, parce que je trouvais ça gros. D’ailleurs, je ne pensais jamais être capable d’acheter une pourvoirie », confie-t-il.
Oui, mais pour le potentiel hivernal
Quelque mois plus tard, Paul Plourde revient à la charge en proposant à Charles Marchand des conditions d’achat avantageuses, ce qui amène notre homme à réfléchir et à revoir sa position. Il décide alors d’en discuter avec sa conjointe et collaboratrice, Nathalie Bergeron. Celle-ci, tout d’abord réfractaire au projet, se laisse doucement convaincre, mais pose une condition non négociable. Il faut que le site soit obligatoirement exploité en hiver aussi, et surtout, pour une question de rentabilité.
D’ailleurs, celle qui a une vaste expérience professionnelle en accompagnement des PME – bachelière en finance, elle cumule 26 ans d’expérience dans ce domaine, notamment au ministère de l’Économie et de l’Innovation – s’est rapidement mise à la tâche au printemps 2020 pour préparer un plan d’affaires et des prévisions financières dans le but de valider le potentiel du projet. Son analyse a aussi été bonifiée partir de deux études des données du marché du tourisme d’hiver, réalisées par Segma Recherches et RCGT, qui illustraient le potentiel important de cette industrie, notamment celui de la motoneige hors-piste.
Après quelques semaines de réflexion et d’analyse, Nathalie Bergeron s’est laissée convaincre d’adhérer au projet et de devenir copropriétaire du Domaine l’Or Piste. Elle avoue cependant que l’enthousiasme et le positivisme de Charles Marchand y sont pour quelque chose. « En janvier 2020, Charles m’a demandé d’aller rencontrer M. Plourde. […] J’ai demandé à voir les chiffres, mais au départ, j’étais contre le projet. Mais avec l’idée de développer le marché de l’hiver […] la vision de Charles l’a emporté », relate-t-elle.
La femme d’affaires, qui demeure toutefois très terre-à-terre et prudente, a aussi été rassurée du fait que son conjoint possède une grande force de travail et des aptitudes techniques dans de nombreux domaines, ce qui leur permet d’éviter les surprises et, surtout, d’économiser sur de nombreux aspects. Il faut dire qu’en plus de son expérience en entrepreneuriat, ce touche-à-tout possède un bagage de quelque quinze années d’enseignement en mécanique du bâtiment en plus de connaissances dans de nombreux domaines de la construction.
Des projets à la tonne
Le coupe Marchand-Bergeron réunit donc des qualités et aptitudes très complémentaires pour développer cette entreprise unique. Ils sont surtout des visionnaires très énergiques qui ont des projets à la tonne, pour développer leur domaine à moyen et long terme. Soulignons qu’ils ont appliqué rapidement plusieurs de leurs idées. À titre d’exemple, alors qu’ils sont devenus copropriétaires de la pourvoirie en août dernier, ils ont déjà redécoré, rééquipé et agrandi leurs sept chalets presque totalement. D’ailleurs, au cours des dernières semaines, plusieurs visiteurs ont déjà profité du Domaine l’Or Piste et en sont repartis enchantés, selon Charles Marchand et Nathalie Bergeron, qui rêvent déjà aux prochaines étapes de développement de leur magnifique pourvoirie.