N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Les secteurs montagne : un potentiel à développer publié dans notre édition du mois de mai.
SAGUENAY — L’étude sur les paysages réalisée par le Groupe TDM conjointement avec la Coopérative Les Mille Lieux est fraîchement disponible. Elle aide notamment les municipalités avec les enjeux territoriaux, environnementaux, sociaux et économiques des paysages grâce aux propositions et recommandations de l’étude.
« C’est une étude sur la valeur économique et sociale des paysages de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le groupe TDM a décroché le mandat pour produire l’étude et nous a approchés pour leur venir en aide. La valeur économique c’est leur créneau, mais il souhaitait avoir notre expertise sur la manière de calculer et chiffrer la valeur d’un paysage parce que c’est quelque chose d’assez controversé », souligne Louis-Philippe Rousselle-Brosseau, architecte paysagiste et chargé de projet chez la Coopérative Les Mille Lieux.
« Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean nous a mandatés et voit pour l’instant, ce nouvel atout d’un bon œil. Il y a souvent des conflits d’usage sur le territoire dont entre autres les activités touristiques contre celles économiques. L’étude permettra d’avoir un argumentaire lorsque vient le temps pour Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean de défendre leurs installations ou de défendre le paysage comme étant un moteur économique de la région », explique M. Rousselle-Brosseau.
Usagers
Bien que le principal public ciblé par cette étude soit les municipalités, Louis-Philippe Rousselle-Brosseau affirme que n’importe qui souhaitant mettre sur pied un projet peut utiliser l’étude pour mieux se positionner sur les enjeux et les mesures entourant le territoire.
« L’étude est complétée par un outil d’aide à la décision. N’importe qui possédant un projet qu’il souhaite implanter, peut s’informer dans quelle unité de paysage le projet aurait lieu, quelles sont les forces ou les sensibilités de ce paysage et quels sont les exemples de mesures à adopter pour prendre soin de celui-ci.»
« Le public numéro un pour cette étude est définitivement les municipalités qui doivent gérer l’implantation de projets sur leur territoire, mais les promoteurs ou la population en général peuvent s’en servir tout autant », confie M. Rousselle-Brosseau.
« Pour l’instant, les informations sur la valeur économique des paysages sont caviardées pour le grand public. Cependant, les citoyens qui utilisent l’outil peuvent toujours accéder aux valeurs environnementales, culturelles, patrimoniales et sociales des paysages », ajoute-t-il.
Sur le long terme
Le chargé de projet chez la Coopérative Les Mille Lieux croit que l’étude sur les paysages peut fonctionner sur le long terme, mais ça demandera une analyse constante et rigoureuse des valeurs relatives aux paysages.
« Le paysage change constamment, chaque fois qu’on aménage quelque chose ça impacte le paysage. Pour que ça fonctionne sur le long terme, nous allons devoir analyser les données qui servent à créer ces indices de valeurs sociales et économiques. »
« Nous devrons donc les actualiser dans un intervalle régulier afin de nous assurer que ces valeurs relatives que nous nous sommes données pour chacun des paysages représentent bien les valeurs actuelles du moment », assure Louis-Philippe Rousselle-Brosseau.
Bien accueilli par la CIDAL
ALMA — L'étude sur la valeur économique et sociale des paysages mandatée par Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean est très bien reçue par les MRC et par la Corporation d'innovation et développement Alma-Lac-Saint-Jean-Est (CIDAL) qui utilisent l'outil depuis déjà quelques semaines.
" Nous voyons cette étude d'un bon œil, car c'étaient des données que nous étions incapables de fournir avant, même si nous connaissons le potentiel d'un secteur touristique, ça demeurait très subjectif. Nous pouvons maintenant être plus concrets et plus informés qu'auparavant ", souligne Virginie Brisson, directrice générale adjointe de la CIDAL de la division tourisme.
Facilite le développement des projets
La CIDAL travaille actuellement sur le développement d'un projet et a eu recours à l'étude développée par le Groupe TDM et la Coopérative les Mille Lieux.
Selon Virginie Brisson, cet outil sera un grand atout pour les projets régionaux. " L'étude a été commandée par l'association de tourisme régional afin de documenter et mieux outiller les projets de développements économiques. C'est un outil supplémentaire que nous avons à notre disposition, car ça permet de chiffrer la valeur économique et sociale de nos paysages.
Nous apprivoisons l'étude depuis quelques semaines et déjà dans le cadre d'un projet, nous avons pu chercher les données de l'unité de paysage pour l'intégrer au projet de développement ", explique-t-elle.
« L'étude peut également servir d'argumentaire pour démontrer comment le projet peut avoir un impact sur les paysages environnants avec les valeurs attribuées à chaque secteur. C'est notamment de démontrer que certains secteurs ont plus de potentiels que d'autres. »
« Nous devons être vigilants quand on avance un projet pour qu'il n'y ait pas de conséquences sur les paysages, c'est pourquoi un outil comme celui-ci, qui nous permet de connaître la valeur du secteur c'est très pratique », assure Mme Brisson.
Nécessite un encadrement
La directrice générale adjointe de la CIDAL de la division tourisme ajoute qu'une personne responsable sera attitrée dans chaque secteur pour aider la population ou les promoteurs souhaitant mettre sur pied un projet.
" Les données économiques ne sont pas accessibles au grand public pour s'assurer que l'usage de l'étude se fasse correctement dans chacune des MRC, une ressource est désignée pour pouvoir accompagner un promoteur qui souhaiterait implanter un projet."
« Le paysage est un des éléments les plus importants pour attirer des touristes en région. Quand nous faisons des sondages auprès de la clientèle, la beauté des paysages et les grands espaces sont toujours en tête de liste quant aux aspects convaincants qui ont poussé le visiteur à venir séjourner ici. »
« Protéger, conserver et mettre en valeur nos paysages nous permet de tirer notre épingle du jeu et d'être choisis auprès des vacanciers. C'est pourquoi posséder le plus d'atout pour nous permettre de nous différencier des autres est un avantage considérable », conclut Virginie Brisson.
