SAINT-HONORÉ - La MRC du Fjord-du-Saguenay et la SADC du Haut-Saguenay (SADC-HS), en collaboration avec la de Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ), ont présenté hier [15-05-18 NDLR] un projet pour doter quatre pourvoiries sur le Territoire non organisé (TNO) des Mont-Valin d’un programme de diminution notable de leur volume de matières résiduelles. Les sites de Poulins de Courval, Mont-Valin du Archer, Clauparo Mont-Valin et Québec Nature ont donc adhéré au projet Zone durable initié par la SADC-HS.
Il s’agit d’un projet pilote, une première au Québec, pour les amener à diminuer de 70 % l’enfouissement de leurs matières résiduelles. Le projet consiste à installer des bacs de récupération de matières recyclables et des composteurs de matières putrescibles. Une récente étude de caractérisation avait démontré qu’une grande partie des déchets de ces entreprises pouvaient éviter le chemin du dépotoir, puisque l’enfouissement en TNO ne sera plus toléré à partir de 2020 au Québec. (Les quatre pourvoiries génèrent 10 tonnes de déchets annuellement. De ce volume, 42% sont compostables, 31% sont recyclables et 27 % sont destinés au dépotoir.)
Une approche qui plaît
Pour le directeur général de la SADC-HS, André Boily, la population est de plus en plus ouverte et intéressée aux efforts de développement durable des entreprises. Il cite l’exemple de l’annonce récente de la création du consortium Rio Tinto et Alcoa pour une nouvelle approche de production d’aluminium sans GES auquel s’est associé le géant Apple. « Les gens d’Apple sont à l’écoute de leurs clients qui veulent des produits plus verts. Chez-nous, la population est sensible à ce virage (…) C’est le consommateur qui décide en bout de ligne », affirme l’homme dont l’organisation est à l’origine du développement des projets de Zones durables dans la région.
S’appuyer sur le marketing vert
Gilbert Simard, maire de Saint-Fulgence, qui remplaçait le préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, Gérald Savard, au moment de l’annonce, s’est montré très enthousiaste en regard de ce projet qui touche des entreprises de son milieu. Il assure qu’il est dorénavant primordial pour les pourvoiries de « montrer patte verte ». Pour Bruno Dumont, directeur de la vie associative développement durable et faune de la FPQ, ce projet pilote sera éventuellement offert à d’autres régions du Québec.
D’ailleurs, la Fédération des pourvoiries du Québec, qui compte 335 entreprises membres, a l’intention de se servir de ce type de projet pour appuyer son approche marketing auprès de la clientèle. « Nous sommes à refaire notre signature visuelle pour mettre en valeur le développement durable dans nos communications. À ce chapitre, la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean fait office de précurseur », assure Bruno Dumont.
Une industrie qui compte
Même si elle est souvent saisonnière, l’industrie des pourvoiries a un impact important pour l’économie du Québec, notamment pour les régions. Selon la FPQ, les retombées économiques de ces entreprises, à l’échelle de la province, sont de l’ordre de 235 M$ annuellement et elle génère quelque 2 500 emplois.