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Frédérica Fortin-Foster

SAGUENAY – À l’approche de la saison des festivals, le Saguenay s’apprête à organiser plusieurs événements culturels sur son territoire dans les prochaines semaines. Bien que ces festivals aient des retombées économiques positives, le secteur des entreprises événementielles fait face à des défis croissants en raison de l’augmentation des coûts et de la diminution des subventions.

« Un festival comme celui des Rythmes du monde a d’importantes retombées économiques. Selon les années, les chiffres varient entre 3,5 et 5 millions de dollars. Nous n’embauchons que des fournisseurs locaux, donc les impacts financiers sur les entreprises d’ici sont considérables », affirme Carinne Poirier, coordonnatrice administrative et stratège en marketing dans le développement des affaires pour les Productions Hakim.

Le Festival Regard, pour sa part, se déroule pendant une période plus calme. Catherine Valtier, directrice générale et artistique du festival, explique qu’il y a beaucoup moins d’achalandage à la fin du mois de mars. Cela offre l’opportunité de remplir les hôtels, d’attirer des clients dans les commerces et de stimuler l’activité économique en période creuse.

« Un festival comme celui de Regard en région présente plusieurs avantages économiques et culturels. Ces quelques jours de festivités mettent la région sur la carte, car le message circule et de nombreux touristes viennent pour l’occasion. Sans oublier que le Festival Regard propose une culture et un divertissement peu exploités », souligne Mme Valtier.

Des défis considérables

Alors que les coûts des fournisseurs et des artistes augmentent de façon exponentielle, les subventions diminuent grandement. Les organisateurs doivent donc contrer les défis financiers tout en répondant aux attentes de plus en plus élevées des festivaliers.

« Les dernières années n’ont pas été faciles pour le domaine. Ce qui explique la difficulté de ces organismes, c’est notamment la quantité de choix. Au Saguenay, en termes de festivals, nous en avons six. Alors que dans d’autres régions similaires, c’est environ deux par été. Le but n’est pas de privilégier un festival à un autre, mais de penser à l’économie globale. L’offre est trop dispersée, ce qui fait en sorte que tous rencontrent des difficultés », ajoute Carinne Poirier.

Le Festival Regard affirme que ces défis économiques les incitent à promouvoir le festival à l’extérieur de la région, à maintenir leur savoir-faire et à incorporer de nouveaux éléments accessibles et pertinents pour les festivaliers.

« Bien que l’industrie traverse actuellement des difficultés, nous sommes à la pointe de l’innovation avec des idées de plus en plus audacieuses. Nous souhaitons continuer à prendre des risques et à relever de nouveaux défis dans les années à venir », mentionne Catherine Valtier.

Accomplir avec peu

Les petites équipes doivent donc redoubler d’efforts pour organiser un événement d’envergure aux dates prévues. Selon les deux intervenantes, les festivaliers ont souvent tendance à croire que l’organisation emploie plusieurs dizaines de personnes à temps plein toute l’année, alors que les équipes sont en réalité beaucoup plus restreintes.

Le Festival Regard compte un peu plus de 20 employés pour la préparation et la mise en place du festival hors saison, tandis que les Productions Hakim emploient plutôt quatre personnes à temps plein hors festival.

« Nous sommes optimistes quant à l’avenir du festival en région. Nous avons toujours de la place pour innover, nous sommes bien entourés et cela donne donc de bons espoirs. Nous avons cependant quelques inquiétudes, notamment en ce qui concerne la hausse des coûts astronomiques et la baisse considérable des subventions, ce qui nous pousse à faire des miracles avec peu de ressources », conclut Mme Poirier, coordonnatrice administrative et stratège en marketing pour les Productions Hakim.

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