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Karine Boivin Forcier

NORMANDIN – La Pourvoirie Damville est la seule entreprise du Saguenay–Lac-Saint-Jean à faire partie des 16 organisations constituant la première cohorte de l’incubateur-accélérateur nordique lancé par le gouvernement du Québec. Ce parcours permettra à la pourvoirie d’accélérer le développement de ses projets.

Ayant acquis la pourvoirie en décembre 2019, Samuel Bilodeau, Mario Bilodeau et Sandrine Tassin souhaitent développer leur territoire et leurs infrastructures afin d’offrir une expérience à leurs visiteurs qui va bien au-delà de la chasse et de la pêche. L’idée est d’offrir aux visiteurs de partout dans le monde un parcours clés en main.

« On mise sur l’aspect culture, nature, aventure. On vise une prestation de services haut de gamme. On veut développer de nouveaux types d’hébergements, inclure l’aspect historique et culturel aussi. […] Il y a eu de l’exploitation forestière sur le site, ça a été bûché il y a 60 ans et là, c’est repoussé, on ne le voit pas si on ne circule pas dans la forêt. Ce n’est pas vraiment connu et on aimerait le faire découvrir. Les garde-feux de la SOPFEU, aussi : on a encore un camp de garde-feu qu’on veut restaurer. On est juste à côté de la rivière Ashuapmushuan, avec la route des fourrures. Il y a toute l’histoire et la culture autochtones autour. On aimerait travailler avec la communauté de Mashteuiatsh, qui est encore présente sur le territoire. On aimerait que nos clients puissent passer une journée avec eux, découvrir leur culture, s’initier avec eux à la trappe, par exemple », explique Samuel Bilodeau.

Les propriétaires souhaitent donc attirer une clientèle différente des seuls groupes de chasseurs ou pêcheurs. « On veut recevoir des couples, des familles. Nos installations sont adaptées à tout et confortables », mentionne le copropriétaire.

Investissements importants

Pour ce faire, les propriétaires ont déjà investi 250 000 $ pour revamper les infrastructures existantes. Ils prévoient investir encore 700 000 $ dans les prochaines années. Le projet prévoit l’augmentation du nombre d’unités d’hébergement, tout en variant l’expérience et en l’étendant plus largement sur le territoire, puisque l’hébergement est actuellement regroupé autour de deux lacs sur les 43 que compte la pourvoirie. La construction d’abris pour les « shorelunch » pour les pêcheurs, la réfection de chemins et le développement de sentiers, notamment pour la marche et la raquette, sont aussi inclus.

L’auberge et deux chalets ont également été adaptés pour l’hiver, une saison que les gestionnaires souhaitent développer. La pourvoirie sera d’ailleurs ouverte pour la première fois lors de la saison froide cette année. Des forfaits pour les lacs à l’épaule et les partys d’employés seront disponibles. Les propriétaires souhaitent développer des sentiers de raquette, de motoneige, des activités de pêche blanche, etc.

Un bon coup de pouce

La participation au parcours Accélération de l’incubateur-accélérateur nordique, qui vise à propulser le développement touristique responsable et durable au nord du 49e parallèle, offrira un bon coup de pouce à la Pourvoirie Damville pour la réalisation de ses projets. Cela lui donne accès à un coach et à toute une variété d’experts. « Ça nous permet d’aller chercher des outils pour concrétiser nos projets. […] On discute avec notre coach de nos plans, de notre vision. Il nous dirige ensuite vers des experts à travers tout le Québec. On fait des rencontres avec eux. Ça permet d’aller voir nos angles morts, d’aller chercher des aspects qu’on ne voyait pas ou qu’on avait oublié. Ce sont des experts dans plein de domaines, ça nous donne accès à une banque d’expertises incroyable. Ça nous permet d’avancer plus vite », souligne M. Bilodeau, précisant que le parcours devrait s’échelonner jusqu’à l’été prochain, mais être plus intensif jusqu’en février.

Mentionnons que la Pourvoirie Damville emploie environ neuf personnes, dont quelques-unes de façon saisonnière. Mario et Samuel Bilodeau sont également les propriétaires de Bilodeau Canada, de même que d’une autre pourvoirie qu’ils opèrent depuis plusieurs années. Selon eux, des synergies peuvent se dégager, puisque les touristes internationaux qui réservent pour visiter les pourvoiries sont pris en charge complètement. L’organisation s’occupe des permis, mais aussi de l’animal par la suite, jusqu’à l’acheminement dans le pays du visiteur.

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