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Karine Boivin Forcier

ALMA – La Véloroute des Bleuets apporte une contribution indéniable à l’économie du Saguenay–Lac-Saint-Jean, tant par les visiteurs qu’elle attire que par les investissements réalisés. À titre de produit d’appel touristique majeur, elle a par ailleurs battu un record en 2020 avec 290 000 usagers sur son réseau.

La pandémie de COVID-19 a donc eu un impact très positif pour la Véloroute, alors que plusieurs se sont mis à la pratique du vélo, et cet impact se fait encore sentir cette année. « On a des compteurs électroniques dans les 15 municipalités et Mashteuiatsh. […] Avec les chiffres qu’on a, si la tendance se maintient, on peut croire qu’on réalisera notre défi d’atteindre 300 000 usagers. Les chiffres pour mai atteignent ce qu’on a en juillet normalement », s’enthousiasme David Lecointre, directeur général de la Véloroute des Bleuets.

Du côté du service de navette de bagages aussi, les chiffres sont en hausse. « L’an dernier, on a eu un record d’utilisation de notre navette de bagages pour les touristes, dont les chiffres ont doublé. Cette année, les chiffres de 2020 sont déjà réalisés et on vient de commencer », ajoute-t-il.

Beaucoup de visiteurs de l’extérieur

La plupart de ceux qui empruntent la Véloroute des Bleuets arrivent de l’extérieur de la région. Dans son profil cycliste publié en novembre 2020 et se basant sur les résultats d’un sondage réalisé auprès de 334 utilisateurs, l’organisme constatait que seuls 24 % des cyclistes provenaient de la région durant cette saison, pour 75 % de visiteurs d’autres régions du Québec et 1 % d’autres provinces canadiennes. De ce nombre, 17 % provenaient de la Capitale-Nationale, alors que la Montérégie et Montréal accaparaient chacune 10 % des usagers.

« Ce sont surtout les cyclistes de l’extérieur de la région qui génèrent le plus de retombées économiques », mentionne M. Lecointre, rappelant que la météo influence plus les décisions des usagers locaux, alors que ceux de l’extérieur, dont le séjour est déjà prévu et organisé à l’avance, vont moins modifier leurs plans en raison de la météo.

15 M$ de retombées

La dernière étude d’impact économique réalisée par les gestionnaires de la Véloroute en 2017, se basant sur les données de 2016, rapportait un total de retombées de 11,5 M$ pour 238 044 mouvements d’usagers enregistrés. « On peut estimer que, pour 2021, on aurait environ 15 M$ de retombées économiques », affirme le directeur général.

En 2016, 7 856 M$ de ces retombées constituaient des dépenses touristiques. David Lecointre rappelle également qu’il faut considérer toutes les ventes de vélos, d’accessoires, les réparations, qui constituent aussi des retombées économiques en lien avec la pratique de ce sport et, souvent, l’utilisation de ce réseau cyclable.

Des nuitées en hébergement

Quelque 82 % des cyclistes de la Véloroute des Bleuets l’an dernier ont passé au moins une nuitée à l’extérieur de leur domicile et, pour 41 % d’entre eux, le séjour s’est étiré sur cinq à sept nuits, alors que 40 % ont effectué une sortie qui comprenait de trois à quatre nuitées. « En 2021, la limite qu’on a atteinte, c’est celle de la capacité d’hébergement. La limite est atteinte dans plusieurs hébergements officiels. […] Nos partenaires hôteliers n’ont jamais vu autant de cyclistes. […] C’est un beau problème de succès », souligne M. Lecointre.

Selon les données de l’organisme, les hébergements préférés des cyclistes sont toutefois les campings et les résidences de tourisme telles que les chalets. En second lieu, ils se dirigent vers les auberges, gîtes et hôtels situés près de l’eau et, en dernier, vers les hôtels et autres formules d’hébergement, situés plus en milieu urbain.

Des investissements réguliers

Les investissements réalisés par l’organisme pour l’entretien et la mise à jour de son réseau cyclable sont également une source importante de retombées économiques pour la région. En 2019, un plan d’investissements révisé de 10 M$ a été accepté par les élus municipaux, qui gèrent la Véloroute des Bleuets. Cela représente environ deux millions de dollars par an jusqu’en 2023, principalement pour l’amélioration du réseau et de la sécurité, notamment pour développer des tronçons en site propre, c’est-à-dire en dehors de la chaussée routière.

Cette année, on compte la construction d’un tronçon de la rue de la Gare à la rue de la Plage à Saint-Gédéon. Des travaux sont également prévus à Alma cet automne pour construire une piste cyclable afin de contourner la rue des Pins. Des travaux à Chambord pourraient peut-être commencer cet automne, tandis qu’un tronçon de sept kilomètres devrait être effectué à Péribonka en 2022. Mentionnons qu’un tronçon de 2,1 km à Saint-Gédéon, dans le secteur du Camp-de-Touage du Parc national de la Pointe-Taillon, entre l’entrée du club de golf et le barrage numéro 7 de Rio Tinto, de même qu’une passerelle et une nouvelle piste cyclable à Alma, entre le pont Jean-F. Grenon et la côte Cothran, ont été inaugurés en début de saison.

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