Auteur

Carol Néron

SAGUENAY– Avec ses 6 mètres de neige en moyenne à chaque année ; ses 22 semaines d'hiver régulièrement confirmées par des tempêtes autant hâtives que printanières ; ses 3851 kilomètres de sentiers entretenus et balisés par 13 clubs soucieux du travail bien fait ; ses paysages glacés à nuls autres pareils. Faut-il encore s'étonner que le Saguenay–Lac-Saint-Jean soit devenu au fil des décennies le rendez-vous national et international des fervents de ce loisir devenu une tradition sous nos latitudes ?

La dernière saison de motoneige a été marquée, pour une deuxième année consécutive, par la pandémie ; mais, de toute évidence, il en aurait fallu davantage pour motiver les motoneigistes d'ici et d'ailleurs à rester à la maison. En effet, ceux-ci ont été encore plus nombreux à se lancer à l'assaut des sentiers, plusieurs ont même profité de l'hiver 2022-2023 pour effectuer un retour remarqué, en particulier les amateurs en provenance de l'Ontario et des États-Unis.

Pour décrire le phénomène, plusieurs responsables de clubs parlent même de " l'euphorie " qui caractérise ce type de clientèle depuis les deux ou trois dernières années, tant aux plans touristiques que régional.

Nombreux défis

La région propose aux amateurs le deuxième plus important réseau de sentiers au Québec, après celui de Lanaudière-Mauricie (4800 kilomètres). Cependant, chaque saison apporte son lot de défis à relever. Celle de 2022-2023 aura été particulièrement active à cet égard en raison des changements en train d'affecter le climat. Même si la neige a été abondamment au rendez-vous (la station météorologique de Bagotville a fait état d'un total de 418 centimètres), les nombreuses périodes de froid intense qui se sont manifestées de façon irrégulière entre le début du mois décembre et la mi-avril, associé à un début d'hiver marqué par des redoux porteurs de verglas et de forts vents, ont donné pas mal de fil à retordre aux responsables de l'entretien des sentiers.

Attraits

La région est quadrillée par plus d'une douzaine de sentiers trans-québécois, régionaux et locaux. Le massif des monts Valin constitue le point de convergence principal. Le lieu est tellement populaire qu'il lui arrive même, à l'occasion, d'être engorgé. Toutefois, l'Association touristique régionale remarque que, depuis que l'accès au nord du Lac-Saint-Jean a été rendu plus facile ces dernières années à partir du Saguenay, le phénomène a tendance à se stabiliser.

Les autres attractions les plus fréquentées sont, dans la Réserve faunique des Laurentides, l'Observatoire du mont Apica et son Relais ; le Village sur glace de Roberval ; la Passerelle du 49e Parallèle (via le sentier 373) dans la MRC Maria-Chapdelaine, ainsi que les Villages de pêche blanche de La Baie, Rivière-Éternité et L'Anse-Saint-Jean.

Coûts

En prévente, les motoneigistes devront débourser 35 $ de plus, en 2023-2024, pour obtenir leur droit de circuler dans les sentiers québécois. L'annonce en a été faite au mois d'août dernier par la Fédération des Clubs de motoneigistes du Québec (FCMCQ).

L'augmentation sera de 90 $ si l'achat du permis est fait pendant la saison régulière. C'est la 3e hausse consécutive en autant d'années. Il s'agit d'une hausse de 8 % par rapport à l'an dernier.

La FCMCQ justifie sa décision par les frais d'entretien des sentiers et de la machinerie qui ont, dit-elle, " bondi ". L'organisme mentionne que dans une proportion de 40 %, sa flotte de surfaceuse a plus de 20 ans et que certaines de ces machines coûtent jusqu'à 400 000 $ lorsqu'il faut les remplacer.

Enfin, le réseau québécois est âgé de plus de 50 ans et des infrastructures doivent être régulièrement mises à niveau afin d'assurer la sécurité des motoneigistes.

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