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Sophie Villeneuve

Le changement d’état d’esprit qui s’opère actuellement en région est fort. Puiser dans la crise l’opportunité est le meilleur moyen de pouvoir définir la suite. La diversification économique est actuellement possible mais quelques conditions sont encore à remplir afin de réellement pouvoir y arriver.

Il faut d’abord compléter le virage des mentalités, sortir d’une forme de sentiment de dépendance qui nous force à attendre qu’on nous dicte comment se positionnera notre économie. Ni la grande entreprise ni les gouvernements ne devraient être les seuls maîtres de notre destin. Or, nous avons le devoir d’intervenir auprès des décideurs afin de nous assurer que les outils pour y arriver sont à notre disposition.

Il faut développer des réflexes de confiance, confiance en notre potentiel, confiance en notre positionnement géographique, confiance en l’intelligence de notre population, confiance en nos moyens. Être exigeants dans nos requêtes. Comme nous l’avons été par le passé en demandant l’élargissement de la voie d’accès des grands centres vers la région.

Aujourd’hui, l’accès dont nous avons besoin n’est pas routier : il est numérique. Il rend certes possible le télétravail, mais il nous permettrait surtout de bâtir une toute nouvelle économie, de créer de nouvelles opportunités, d’attirer de nouveaux talents. Il ne faut pas seulement espérer ramener ceux qui ont quitté pour remédier durablement à ce que nous avons appelé pendant une période l’exode des cerveaux, il faut en attirer de nouveaux. La meilleure défensive est l’attaque.

Mais que devons-nous exiger exactement?

La haute vitesse, cela va de soi. On ne peut plus tolérer que certains secteurs ne soient pas encore couverts. Les gouvernements vont d’annonces en annonces depuis des années pour affirmer leur désir de desservir équitablement toute la population et investissent des montants considérables pour y arriver. Mais il est impératif de faire plus vite.

Selon le CRTC, Internet haute vitesse devrait atteindre une vitesse de transfert d’au moins 50 Mbps. Au cours des dernières années, plusieurs des projets sélectionnés par les gouvernements sont limités à un tout faible 5 Mbit/s, une vitesse 200 fois plus lente que les vitesses offertes dans certains quartiers de Québec et Montréal qui sont couverts par la 5G. En quoi celle-ci diffère de la LTE ? Elle offre une meilleure capacité, et permet surtout un temps de réponse plus rapide, une vitesse accrue, des économies d’énergie et plus de fiabilité et de sécurité.

Nous avons besoin de ces outils pour avoir un coup d’avance sur la suite. Pour réussir ce virage et que rien ne freine le désir de retour en région. Qu’aucun obstacle ne se place sur la route de ceux qui ont envie de venir s’y établir, même s’ils viennent de plus loin.

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