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Sophie Villeneuve

Je me souviens des réactions engendrées par ma chronique " Un tramway nommé Saguenay " , en mai 2022, qui avait occasionné de vives réactions.

Je sais dans quoi je me lance de nouveau. Mieux que la dernière fois. Cette fois-ci, encore une fois influencée par une ville française, la ville de Lyon, où je séjourne actuellement, qui a une population un peu plus faible que celle de Québec, notre capitale qui se démène actuellement avec ses aspirations innovantes.

Quelques faits sur Lyon et ses transports en commun. La métropole et ses banlieues sont desservies par plus de 120 lignes d'autobus, 4 lignes de métro, 2 lignes de funiculaire, 7 lignes de tramway et des minibus aménagés pour le transport des personnes à mobilité réduite. Le tout sans compter un desserte nationale de TGV. Je le sais, la culture du transport en commun est bien implantée.

Ceci dit j'ai envie de me faire rassurante en parlant de la grande réticence des milieux et des citoyens en général devant le changement quand vient le temps d'implanter ces fameux circuits de tramway et de métro. Les gens ne veulent jamais d'un tramway avant qu'il soit en place. Comme chez nous, tant que la population ne peut utiliser réellement ces moyens de transports publics, les voient comme des entraves routières pas si utiles et bien embêtantes. Or, ce qu'on constate, c'est que rapidement elles deviennent très utilisées, prisées, essentielles et source d'une grande fierté. Un moyen également de socialiser, de côtoyer ses congénères, ses voisins, qu'autrement on ne verrait jamais.

Dans une grande discussion nationale sur les moyens de participer à l'effort de réduction des gaz à effet de serre, dans un contexte où l'on cherche à optimiser et à mettre notre hydro-électricité au service de la population, pourquoi ne pas être prévoyants dans nos manières de se déplacer, à l'avance, afin de cesser d'être à la remorque? Pourquoi ne pas commencer à sensibiliser, à éduquer et à prévoir ce que seront les déplacements du futur.

Autre grande question, essentielle à mon sens : Pourquoi la construction de route ne se heurte jamais à une difficile acceptabilité sociale alors que tout ce qui tourne autour des transports en commun y est constamment confrontée? Je le rappelle, le nombre de véhicules qui circulent sur nos routes augmente constamment. Il faut monter ou descendre Talbot ou St-Paul matin et soir pour le constater : depuis l'an 2000, c'est une augmentation de 29%. Ça n'ira pas en diminuant. Pourquoi, au lieu de tenter de régler des chicanes d'une autre époque nous ne concentrons pas sur l'avenir?

Les objections que j'entends sont les mêmes qui sont entendues ailleurs dans le monde. En rappel : on n'a pas assez de monde. La région n'est pas assez grosse. Les autobus sont vides. Les pentes. L'hiver.

On cherche des moyens de rassembler et de créer des projets d'envergure, des idées pour développer la région. On a du retard et on le voit à Québec, les opposants et les obstacles se multiplient constamment. Au même rythme cependant que les besoins en matière de main d'œuvre et d'une main d'œuvre différente, qui nous vient de partout dans le monde et qui aura un appétit certain pour ces types de transports.

Ce qui était, jadis, le projet qui soulevait les appréhensions pourrait devenir symbole un jour, pour nos enfants, de fierté et d'innovation.

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