Auteur

Roger Boivin

Cette année, l’Aviation Royale du Canada (ARC) célèbre son 100e anniversaire, ce qui en fait l’une des plus anciennes aviations militaires du monde, avec celles de la Grande-Bretagne et l’Australie.

La région connait bien l’ARC avec la Base de Bagotville qui a débuté ses opérations en 1942 dans le cadre du programme de formation des pilotes des pays alliés. Avec près de 2 000 emplois directs civils et militaires et des retombées économiques annuelles de plus de 150 millions de dollars, la Base de Bagotville est aujourd’hui l’un des plus importants acteurs économiques de la région. La récente décision du gouvernement canadien d’acheter 88 nouveaux chasseurs F-35, dont 36 seront basés à la troisième Escadre de Bagotville, confirme encore une fois l’avenir de la seule base de chasseurs de l’Est du Canada.

De plus, chose moins connue, notre Base abrite également ce que l’on désigne comme la deuxième escadre, une unité formée de plusieurs centaines de spécialistes déployables à tout moment ici ou à l’extérieur du pays, afin d’y opérer temporairement une base aérienne d’urgence. Ces déploiements se font soit dans le cadre de missions militaires ou d’assistance aux populations civiles lors de catastrophes naturelles. Bien que de formation récente, la deuxième escadre regroupe déjà autour de trois cents militaires, dont deux cents sont stationnés à Bagotville et une centaine à Trenton et Calgary.

Investissements d’envergures

Les mises à niveaux requises par l’arrivée graduelle à compter de 2026 des futurs F-35, de même que la construction d’un complexe pour regrouper les effectifs de la deuxième escadre, suscitent actuellement toute une série d’investissements de grande envergure à la grandeur de la Base. D’ici 2031, on parle de plus de 2 milliards de $ de travaux, soit le plus important chantier régional depuis la construction de l’aluminerie d’Alma au tournant des années 2000.

Une relation privilégiée

La présence de la Base de Bagotville n’a pourtant pas toujours été assurée. En effet, comme beaucoup d’autres installations militaires, Bagotville a fermé en 1945. Cependant, l’aggravation importante des tensions internationales après la deuxième guerre mondiale a conduit le Canada à se doter d’un nouveau réseau de bases d’avions de chasse, destinés à intercepter d’éventuels bombardiers soviétiques. Initialement annoncée à Mont-Joli, la base aérienne d’accueil de ces nouveaux chasseurs à réaction au Québec a finalement été... Bagotville ! Le choix de l’endroit où devaient être stationnées les nouvelles escadrilles de chasse, Bagotville ou Mont-Joli, est alors devenu un enjeu politique important. Au Saguenay, le député de l’époque, M. Paul-Edmond Gagnon, a lancé une vaste campagne pour vanter les avantages pour le gouvernement et l’aviation Canadienne de choisir Bagotville, qui a finalement été retenue et réactivée le 1er juillet 1950, avec toutes les conséquences économiques positives qui en découlent depuis pour le Saguenay–Lac-St-Jean.

La Base de Bagotville est un des fleurons de la proverbiale fierté régionale. Une institution qui a pu s’épanouir chez nous grâce à la vigilance, maintes fois renouvelée, de notre classe politique et à un très fort soutien populaire régional. Bon 100e anniversaire à l’Aviation Royale du Canada et salutations aux militaires, hommes et femmes, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, amis citoyens de notre beau Royaume ! Depuis les tout débuts, vous incarnez pleinement votre belle devise : À travers l’adversité, jusqu’aux étoiles !

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