Auteur

Roger Boivin

Le développement du potentiel touristique régional occupe depuis de nombreuses années une place importante dans nos projets de relance économique. Mais, objectivement, où se trouvent les meilleurs potentiels pour développer le tourisme et les loisirs de plein air au Saguenay–Lac-Saint-Jean ?

Une carte, tirée de l’Atlas Régional du Saguenay–Lac-Saint-Jean, publiée en 1981 sous la codirection de Majella-J Gauthier et de Louis-Marie Bouchard, présente justement « L’attrait du paysage » du Royaume. L’évaluation du potentiel a été effectuée à l’aide d’un système de points attribués à divers aspects de l’utilisation possible du territoire à des fins de récréation et dont la répartition est la suivante : Attrait du paysage : 35 % ; Potentiel récréatif des lacs et rivières : 35 % ; Cueillette : 3 % ; Caractéristiques d’ingénierie des sols : 20 % ; Climat : 7 %.

Notons que les critères retenus sont tous des composantes physiques du territoire et excluent toutes les variables socioéconomiques, comme par exemple, la proximité des centres urbains ou la desserte routière. Malgré ses limitations, dont son caractère subjectif, le fait qu’elle ait été réalisée il y a plus d’une quarantaine d’années, cette carte demeure, à mon avis, fort intéressante et, à tout le moins, nous donne une première vue d’ensemble des potentiels récréotouristiques du territoire régional.

Selon notre échelle de classement chez Groupe Performance Stratégique, dont le pointage maximum est donc de 100, le territoire municipalisé régional affiche un indice moyen d’attrait récréotouristique du paysage de 37,4. Si on examine les résultats globaux, on constate que seulement 2 % du territoire municipalisé régional présente un excellent potentiel récréotouristique, 5 % un très bon potentiel, 9 % un bon potentiel, 27 % un potentiel moyen, 50 % un potentiel médiocre et 7 % un potentiel nul. Les meilleurs potentiels se trouvent près des plans ou cours d’eau, les zones à potentiel moyen sont principalement des zones forestières, alors que les potentiels les plus faibles sont souvent des plaines agricoles ou des tourbières.

En termes de territoires, c’est la MRC du Fjord qui se démarque le plus, avec un indice moyen de 42,5, suivie de la MRC du Domaine-du-Roy (36,9), de celle du Lac-Saint-Jean-Est (36,7), de Saguenay (35,4) et de Maria-Chapdelaine (32,8).

Au niveau municipal, la palme revient à Desbiens, avec un indice de 57,1, suivie de près par Sainte-Rose-du-Nord (56,3), Saint-Fulgence (49,5), Falardeau (48,3), Petit-Saguenay (47,7), Lac-Kénogami (47,1), Rivière-Éternité (45,9), Saint-Félix-d’Otis (45,9) et Hébertville (44,6). Toutes ces municipalités sont d’ailleurs fortement caractérisées par une forte présence du secteur loisirs/plein air.

Certaines autres municipalités, qui sont pourtant aussi très marquées par leur caractère récréotouristique : L’Anse-Saint-Jean (36,7), Lac-Bouchette (35,2), (32,1) affichent un indice plus bas que la moyenne régionale (37,4), cela venant du fait que leurs territoires incluent de vastes zones purement agricoles ou forestières. Au niveau des villes, c’est le territoire d’Alma qui, toutes proportions gardées, présente le meilleur potentiel tourisme/loisir avec un indice de 41,3, suivi de Roberval (40,1), Saint-Félicien (37,0), Saguenay (35,4) et Dolbeau-Mistassini (31,8).

Les territoires qui affichent les indices d’attrait du paysage les plus faibles sont souvent très plats (Héberville-Station), très forestiers (Ferland-et-Boilleau), très agricoles (Saint-Edmond) ou présentent de grandes tourbières (Saint-Augustin), ce qui limite donc leur potentiel récréotouristique, selon les critères retenus par les chercheurs.

Une des principales conclusions que l’on peut en tirer, est qu’avec seulement 2 % du territoire municipal régional présentant un excellent potentiel récréotouristique, nous devons autant nous assurer de bien le mettre en valeur, que d’en être les gardiens pour ceux et celles qui nous suivront.

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