Auteur

Roger Boivin

Amorçé en 1997 (!), le processus de remplacement des CF-18 a franchi une étape importante avec l’annonce de négociations pour une éventuelle acquisition de 88 F-35 A de Lockheed-Martin, au lieu du SAAB 39 Gripen.

Le F-35 est « furtif », une caractéristique qui le rendrait pratiquement invisible pour les radars ennemis. Par contre, son rayon d’action sur réservoirs intérieurs est très limité et avec des réservoirs extérieurs, il perd sa furtivité. Aujourd’hui, de nouvelles technologies ont pratiquement annulé cette furtivité. Une des grandes faiblesses du F-35 est que c’est un avion extrêmement capricieux, qui est encore affecté, après pourtant 25 ans de mise au point, par divers problèmes techniques, dont plusieurs sont toujours non résolus à ce jour. En fait, autour de 50 % des F-35 livrés ne peuvent voler, étant en révision/réparation, un des pires taux du monde de l’aviation. Un bon exemple est que, lors du dernier spectacle aérien de Bagotville, un des deux F-35 américains (qui n’ont pourtant présenté que deux courtes démonstrations de 15 minutes) est tombé… en panne !

En excluant la furtivité, le Gripen performe mieux sous tous les rapports, étant beaucoup plus fiable, plus rapide, plus maniable, supérieur en termes de combat aérien, tout en ayant un meilleur rayon d’action, ce qui est primordial pour un immense pays comme le Canada. Le coût total, par heure de vol, est de 35 000 $ canadiens pour le F-35 et de 10 000 $ pour le Gripen. L’avion suédois est donc 3,5 fois moins coûteux que le F-35… Pas étonnant que même la Marine et l’Aviation américaine ont déjà fortement réduit leurs commandes de F-35, au profit d’autres appareils plus sûrs et moins coûteux.

Au niveau des retombées économiques, le ministère de la Défense du Canada a confirmé à plusieurs reprises que faire partie du programme industriel F-35 ne nous oblige aucunement à acquérir cet avion. Cependant, pour notre région, il est utile de rappeler que depuis 2009, le F-35 est considéré par les Américains comme un appareil à technologie « sensible ». Cela implique qu’une bonne partie de l’entretien qui est actuellement réalisé par nos militaires à Bagotville et à Cold Lake, ainsi que par l’entreprise qui a pris la suite de Bombardier à Montréal pour les CF-18 actuels, devra être réalisé, dans le cas des F-35, aux États-Unis... Environ 2500 militaires et civils travaillent actuellement au Canada à l’entretien des CF-18. Si le choix du F-35 se confirme, combien perdront leurs emplois, notamment ici dans la région ?

Le F-35 est donc un choix prohibitif en termes de coûts et hasardeux au niveau de la fiabilité ou du nombre d’emplois en entretien qui seront perdus au Canada. Le Gripen est, de loin, l’avion qui répond le mieux à nos besoins, au moindre coût et avec la fiabilité maximale.

En terminant, souvenons-nous que le Gripen est d’origine européenne. Ne pas toujours être dépendant des Américains, ça aussi, c’est défendre la souveraineté du Canada !

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