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Roger Boivin

La réalité démographique nous rattrape : si aucun projet économique majeur n’attire de nouveaux citoyens, d’ici 2041 le Saguenay–Lac-Saint-Jean va encore perdre 15 500 habitants, soit l’équivalent de la population de notre troisième ville en importance, Dolbeau-Mistassini. Notre population régionale, va donc continuer à décroître de 5,6 % durant cette période, passant de 277 100 à 261 000… alors qu’elle s’accroîtra de 13,7 % dans le reste du Québec.

Saguenay n’échappera pas à ce déclin perdant 6 900 résidents d’ici là, soit une baisse de 4,1 %. Nous sommes donc la seule ville de plus de 100 000 habitants au Québec en baisse démographique, alors que Lévis verra sa population accroître de 7,7 %, Trois-Rivières de 8,1 %, la Ville de Québec de 11,3 %, Longueuil de 16,4 %, Montréal de 18,5 %, Gatineau de 19,2 % et Sherbrooke de 20 %, durant cette même période.

SAGUENAY TOMBERA AU 10E RANG!

En 2009, Saguenay était la sixième ville en importance au Québec, après Montréal, Longueuil, Québec, Laval et Gatineau. En 2010, Sherbrooke nous dépassait, en 2019 c’était au tour de Lévis, en 2032 ce sera Trois-Rivières et en 2038, ce sera Terrebonne. À ce moment, Saguenay sera donc la 10e ville du Québec, avec Saint-Jean-sur-Richelieu, Brossard et Drummondville qui nous talonneront…

Pourtant Saguenay a le meilleur indice de fécondité (le nombre de naissances) de toutes les villes de 100 000 habitants et plus au Québec. Alors pourquoi cette baisse importante de population à Saguenay et dans le reste de la région? La réponse tient à deux éléments : une trop faible création nette d’emplois et une très faible immigration.

Pour ce qui est de la création nette d’emplois, nous devons donc prendre le taureau par les cornes et rapidement. La réalisation des investissements prévus par Rio Tinto (AP-60 et Alma 2) est urgente. Nous avons fourni à l’entreprise tout ce qu’elle a demandé pour ce faire (climat de travail avec les travailleurs, nouveaux blocs d’énergie, prêts sans intérêts, renouvellement des droits de gestion au Lac−Saint-Jean, etc.). Rio Tinto doit livrer les projets d’ici 2025. En effet, l’entente de continuité entre le Québec et Rio Tinto vient d’être renouvelée en juillet 2019, et ce jusqu’à 2025. Cela doit être le dernier report, le Québec et la région ont été assez patients avec ces projets.

Avenue incontournable

Une autre avenue incontournable est, bien sûr, la réalisation, selon les plus hauts standards environnementaux, des projets Arianne Phosphate (500 emplois directs en opération), BlackRock (277 emplois directs en opération) et GNL (320 emplois directs en opération). La période de construction de ces mégaprojets aidera notre économie à se maintenir dans une période extrêmement précaire. Je crois également que la mise en place rapide d’un fonds régional de diversification économique s’impose.

Quant à la régionalisation de l’immigration, une des voies les plus prometteuses en ce sens est de maximiser la filière formation collégiale et universitaire de la région. Nos cégeps sont localisés aux quatre coins de la région, et avec l’UQAC, ils sont la meilleure façon d’augmenter le niveau d’une immigration/intégration réussie des nombreuses personnes qui, de partout dans le monde, veulent venir s’établir au Saguenay−Lac−Saint-Jean pour poursuivre avec nous la construction de notre si beau Royaume.

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