La région est actuellement à l’aube de trois très importants projets industriels/miniers (en excluant ceux de Rio Tinto Alcan) et qui sont en phase avancée de réalisation soit : Arianne Phosphate, Métaux Black Rock et GNL Québec. Au total, ces trois projets représentent des investissements de près de 11 milliards de $, sans compter les 4,2 milliards nécessaires pour construire le gazoduc qui amènera le gaz à l’usine de liquéfaction de GNL à Grande Anse, ce qui nous donne des investissements colossaux dépassant les 15 milliards de $. Dans toute l’histoire économique du Québec, il n’y a guère que le projet de la Baie James des années 1970/1980 qui ait approché un tel sommet. Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous l’ampleur des impacts sur l’économie de la région qui résultera de la concrétisation de ces méga projets. Les données proviennent d’études que ma firme a réalisé pour la Société des fabricants régionaux, la SADC du Haut-Saguenay et Promotion Saguenay.
De gigantesques impacts dans la construction
La construction de ces trois projets, donnera du travail (direct, indirect et induit) à l’équivalent de 49 400 personnes-années (une personne-année ou un emploi-année, c’est l’équivalent d’une personne qui travaille durant une année à temps plein). Notons qu’en moyenne, chacune de ces personnes-années recevra un salaire annuel de 55 000 $ (20 % de plus que la moyenne actuelle du Québec). Le tiers de l’impact de construction (16 000 emplois-années) se concrétisera dans notre région (en fait, notre secteur de la construction sera multiplié par 5 durant les travaux !) et les deux tiers (33 400 emplois-années), se concrétiseront partout ailleurs au Québec. En fait, durant leur construction, les trois grands projets deviendront la locomotive économique de tout le Québec.
Des opérations qui vont changer le visage de la région
En créant 3 200 nouveaux emplois-année directs, indirects et induits dans la région, avec un salaire annuel moyen de plus de 57 000 $ (35 % de plus que la moyenne actuelle de la région), les trois grands projets vont relancer le Saguenay–Lac-Saint-Jean sur la voie de la croissance. Les conséquences de l’ajout de 3 200 nouveaux emplois seront considérables : plus de 7 000 nouveaux résidents permanents (dont près de 2 000 enfants de moins de 15 ans), un besoin de 2 100 nouvelles maisons/condos et 1 000 nouveaux appartements loués, 177 nouvelles places en CPE, 81 nouveaux enseignants du primaire/secondaire, 16 nouveaux médecins, 2 nouvelles pharmacies, 4 670 nouveaux véhicules, etc. Pour ceux qui soutiendront qu’il y a déjà une pénurie de travailleurs dans la région, rappelons que, pour le projet Arianne uniquement, plus de 4 000 CV d’anciens résidents de la région ont déjà été reçus par la minière.
Trois nouvelles filières pour diversifier notre économie
Une autre conséquence des trois nouveaux projets sera l’ajout de nouveaux secteurs industriels à fort potentiel qui rendront l’économie régionale moins dépendante de ses piliers de développement actuels (agro-alimentaire, forêt, aluminium, gouvernements, etc.). Par surcroît, et comme je l’ai déjà proposé il y a quelques années, l’utilisation de la chaleur résultant de la liquéfaction du gaz naturel de l’usine de GNL pourrait permettre la mise en place, à très grande échelle, une production de légumes en serre ou de poissons en bassins. Tout en créant de bons emplois, ces nouvelles entreprises alimenteraient la consommation locale, tout en évitant l’émission de plusieurs tonnes de GES liées au transport de ces denrées.
Faire revenir un autobus par semaine!
Depuis 1991, la population du Saguenay-Lac-St-Jean a amorcée un déclin qui nous a fait perdre, à ce jour, 10 000 habitants (l’équivalent de la population de Roberval ou de deux fois celle de St-Honoré), soit une baisse de 3,4 % de notre population totale. Durant la même période, le reste du Québec poursuivait sa croissance, en ajoutant 1 230 000 habitants (soit l’équivalent de 4,5 fois le Saguenay-Lac-St-Jean), un gain net de 17,4 % !
Dans ce contexte, la concrétisation de ces trois grands projets de complexes industriels permettra enfin d’envisager que notre région, après trois décennies de déclin, puisse enfin renouer avec la croissance. C’est plus qu’une opportunité, c’est un rendez-vous historique que nous ne manquerons pas, j’en suis convaincu !