En février 2020, la perspective d’un retour en région était bien lointaine pour moi, comme pour plusieurs qui n’osaient imaginer que cela puisse se produire aussi facilement et rapidement.
Depuis deux ans, les chiffres l’illustrent, nous sommes nombreux à avoir profité de la nouvelle conception du travail pour venir retrouver l’immensité de notre région verte et bleue. À venir y établir amoureux et enfants et y redécouvrir un mode de vie doux, un rythme nouveau. La pandémie aura été la bougie d’allumage qu’attendait le bilan migratoire pour se renverser.
Elle pourrait également être le point tournant d’une nouvelle ère qui sonnera le glas d’un règne politique discordant des valeurs de la génération qui s’installe doucement, qui revient, qui reviendra. Suivie de loin, mais pas de si loin, l’actualité politique municipale régionale a semblé jusqu’à tout récemment appartenir à une autre génération. L’ère politique qui avait débuté avant même que je quitte la région avait des allures de régime datant de l’ère « duplessiste ». Les prises de position avaient parfois les allures du Temps d’une paix et les déclarations fracassantes de certains représentants avaient souvent plus d’échos à Infoman que dans les bulletins de nouvelles traditionnels.
Or, les dernières années nous offrent une conjoncture politique et économique qui unit des acteurs d’une génération nouvelle, qui nous donne toutes les raisons d’être optimistes. J’ajouterai ce commentaire empreint de fierté : plusieurs jeunes femmes occupent actuellement des rôles névralgiques politiques et économiques. Pensons à la ministre responsable de la région, à la mairesse de Saguenay, à la directrice générale de Promotion Saguenay de même qu’à la présidente et la vice-présidente et directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-le-Fjord.
Comme plusieurs, j’ai quitté la région au tournant du millénaire, à une époque où le taux de chômage élevé nous poussait à chercher un emploi à l’extérieur. Qui se doutait que cette situation serait remplacée par une pénurie de main-d’œuvre en moins de 20 ans?
Qui pensait à ce moment qu’il serait possible de venir créer des jeux vidéo ou des effets spéciaux destinés aux studios hollywoodiens au centre-ville de Chicoutimi? Qui pensait voir naître plusieurs entreprises innovantes qui placent l’environnement au cœur des priorités de notre développement?
Qui pouvait imaginer que les citoyens pourraient exiger des grandes entreprises qu’elles s’ajustent à des valeurs nouvelles? Qu’une région où les décisions étaient depuis toujours le lot de grandes corporations aurait désormais le pouvoir de définir sa suite, son avenir?
L’état des lieux donne l’impression de tous les possibles. Les attraits, les richesses et les atouts uniques de notre région n’ont plus à subir les affres de la distance, désormais presque tout se pratique à distance et les opportunités se multiplient. L’avenir sourit. La suite sera passionnante, j’en ai la conviction et je serai ravie d’en faire partie.