SAINT-HONORÉ – Pour le préfet Gérald Savard, l’industrie forestière fait partie des atouts les plus importants de la MRC du Ford-du-Saguenay. Mais, s’empresse-t-il de préciser, cette activité ne doit pas être la seule à être prise en considération dans le développement économique du vaste territoire qu’il représente.
« En collaboration avec les Autochtones, Hydro-Québec, et le secteur privé, des tests de vent prometteurs ont été réalisés ces dernières années, à l’est des monts Valin et au sud de L’Anse-Saint-Jean. L’énergie éolienne est donc devenue l’une de nos grandes priorités avec les mines, l’hydroélectricité et le tourisme durable. »
M. Savard est clair. « On veut des parcs éoliens, on en a déjà un dans la Réserve faunique des Laurentides. Avec ses 350 mégawatts, c’est l’un des plus gros du Canada. Cela dit, nous sommes très attentifs aux possibilités offertes par l’exploitation minière avec, au premier plan, les projets d’Ariane Phosphate et de First Phosphate, appelés à se réaliser sur notre territoire. »
Industrie forestière : incertitude
Il y a une ombre au tableau, cependant, du côté de l’industrie forestière. Des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et le ralentissement du marché de la construction résidentielle aux États-Unis créent de l’inquiétude.
À ce climat morose, s’ajoute dans une perspective locale et régionale, le Plan de protection du caribou forestier qu’entend mettre en place, en 2023, le gouvernement québécois.
« La MRC du Fjord-du-Saguenay sera la plus affectée sur ses territoires de Pit Morgan (Pipmuacan) et de la Manouane. Autant vous dire que cela ne laisse présager rien de bon pour notre développement forestier et même minier. Il faut aussi tenir compte du fait qu’il y a 4 500 baux de villégiature sur notre territoire. Les aires protégées, c’est tout un problème chez nous », insiste M. Savard.
Migration interrégionale
Le dernier relevé de l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ) démontre que les rives nord et sud du fjord exercent un grand pouvoir d’attraction sur les habitants des autres régions de la province.
De 2021 à 2022, en effet, 633 migrants provenant d’ailleurs au Québec ont choisi de venir s’établir sur le territoire de la MRC dirigée par M. Savard. Cet engouement a fait passer le nombre de la population à 24 092 personnes.
« Ces Québécois ont choisi de venir s’établir sur le territoire de la MRC non seulement parce qu’ils ont été attirés par notre qualité de vie en pleine nature et à la portée d’une grande ville, mais aussi en raison de l’implantation de l’Internet haute vitesse et de la fibre optique », souligne
M. Savard.
Tourisme durable et autoroute 70
La MRC continuera d’explorer et de miser sur les nouvelles possibilités offertes par le tourisme durable, en étroite collaboration avec les Autochtones, ajoute M. Savard. Ceux-ci sont devenus, au fil des années, des références dans ce domaine.
« Avec les monts Valin, nous sommes le terrain de jeux de la ville de Saguenay. Nous avons aussi l’intention de suivre de près le dossier du prolongement de l’autoroute 70 en direction de La Baie, porte d’entrée de notre territoire en direction du Bas-Saguenay. »
Équilibre
Le préfet ajoute du même souffle. « Nous sommes en train de mettre en œuvre notre Stratégie touristique 2022-2023, tout en appuyant les projets miniers et éoliens. Nous voulons stimuler notre développement économique en soutenant les entreprises. »
Enfin, M. Savard ne cache pas son intention de maintenir la pression auprès du gouvernement québécois dans l’élaboration de la stratégie de rétablissement du caribou forestier.
« Il faut trouver un équilibre entre la préservation des emplois dans le milieu forestier et la protection de la ressource animale. »